La-Garde-Guérin 48800 - GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSnouvelle donne du développement local vue de La Garde-Guérin2024-03-19T11:33:37+01:00Bernard GARRIGUESurn:md5:5fb56f451949abe0e7330f1e56d82c45DotclearGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ÉLINOR OSTROM CHAPITRE 6urn:md5:667ccbbffe98a26ca4232530d300a3022011-11-05T14:07:00+00:002011-11-05T14:20:45+00:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSBiens-sectionauxChoix-constitutionnelContrat-conditionnelPlan-Ajustement-StructurelVariables-situationnelles <link rel="File-List" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/%C3%89LINOR%20OSTROM%28chap6%29_fichiers/filelist.xml">
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<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">NOTES DE LECTURE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces notes relèvent de la lecture de la
traduction française en 2010 de la <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Gouvernance
des biens communs</strong> d’Élinor OSTROM</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn1" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, prix Nobel d’économie
2009. Réalisons que l’œuvre originale date de 1990, donc qu’il pourra être
reproché à cette analyse de ne pas tenir compte de l’évolution de la pensée
depuis 20 ans</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn2" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Clairement, ma
vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de
géographe du développement local sur les biens communs de communauté
villageoise en France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et
praticien de la gestion de biens communs non négligeables dans un département,
la Lozère, où aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement
viable sans une optimisation efficace des ressources apportés par les biens
communs (biens de section) ; situation qui a perduré au moins jusqu’en
1962, date à laquelle l’État français s’est mis en tête qu’aucune croissance
économique n’était possible sans une destruction préalable, par voies légales
et réglementaires, des solidarités rurales dont les biens communs étaient la
représentation la plus visible. L’issue de la guerre d’Algérie ne conduisit à
aucune conscience politique sur le point de la spoliation, par l’État français,
des tribus berbères de leurs biens communs ; quant au conflit de Nouvelle
Calédonie, s’il a permis à Rocard d’offrir une réponse institutionnelle adaptée
à la gestion des biens claniques kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de
conscience nationale que la dérive de la classe politique sur les biens communs
apporterait, mutatis mutandis, son lot de tempêtes destructrices du contrat
social local en France. La partie la plus visible des recherches d’OSTROM (son
prix le met en évidence) s’inscrit dans un corpus immense de recherches, menées
aux EU sur le sujet, recherches qui n’avaient pas diffusées en Europe alors que
nous étions des dizaines de praticiens et de chercheurs à ramer sur des
questions auxquelles des réponses, plus ou moins complètes, existaient
ailleurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Mises
au point </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(1) Le présent travail m’attire assez souvent
des remarques sur la « productivité » des processus de mise en valeur
des biens communs. Indépendamment du sens féérique fatal du mot (qui le vide de
valeur sémantique sûre et de tout sens technique possible), prendre le bénéfice
à très court terme comme grille d’analyse de l’efficacité économique de
l’action humaine aboutit à éliminer du raisonnement global les processus à
cycle plus long (ou plus court) que le cycle annuel. Tous ceux qui travaillent
sur la notion de bien commun prennent rapidement conscience avoir à faire à des
cycles longs, voire très long ; Elinor OSTROM le met en évidence dans sa
démarche lorsqu’elle décortique la notion d’<strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">actualisation</strong>. Le principe d’actualisation paraît comme un ressort
fondamental des règles de décision de l’action humaine (je propose même
l’existence d’une dialogie implicite <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">actualisation/opportunisme</strong>
dans toutes décisions). Tous ceux qui travaillèrent soit comme forestiers soit
comme agriculteurs dans leur vie savent, dans leur OS (Operating System)
personnel, que le moindre des gestes qu’ils accomplirent créait de la richesse,
non seulement en produits (au compte de résultat) mais aussi en patrimoine (au
bilan) ; plus : qu’en cycle long, la création de richesse s’affecte,
plus naturellement et facilement, à la valorisation du patrimoine qu’à celle
des produits.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(2) Lors de son intervention à Montpellier, le
20 juin 2011, OSTROM insiste sur l’existence de limites robustes de l’ensemble
des appropriateurs ; à côté des limites de la ressource.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(3) Je n’ai pas de retour
« scientifique » sur la destruction par processus constitutionnels
des institutions de biens communs au nom de la doxa sur la supériorité de la
gestion privée sur toutes les autres formes de gestion (théorie de la firme) ;
(exemples les zanjeras aux Philippines <span style="mso-spacerun:
yes"> </span>ou le Plan d’Ajustement Structurel au Mexique). Il paraît nécessaire
maintenant (1) de définir rigoureusement et robustement les caractéristiques de
biens communs ; (2) d’essayer de nouvelles institutions susceptibles de
prendre en charge les champs modernes de biens communs (comme les réseaux
d’informations et de communications) en tenant compte des acquis des recherches
d’Élinor OSTROM. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(4) Plusieurs démarches quantitatives
permettraient cependant de valider ou non les conclusions d’OSTROM : (1)
l’analyse systémique qui permet de connaître, hiérarchiser les variables
structurelles d’un système</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn3" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> ; (2) la
technique comptable</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn4" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> appliquée au
système observé : elle permet d’établir la cohérence de la représentation
des systèmes par la cohérence entre elles des ses représentions diachronique et
synchronique : cependant nous ne savons pas consolider les comptes des
systèmes selon les unités des différentes entrées et sorties ; (3) dans
certains cas, la représentation de l’évolution possible d’un système par la
théorie mathématique du chaos ; donc en construisant différents
attracteurs du système ou en forçant le temps caractéristique</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn5" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> du système et en
analysant les résultats ; (4) la théorie des graphes ; (5) etc … <span style="mso-spacerun: yes"> </span>En tout état de cause, je propose à
titre de préconception, de considérer les règles normatives choisies, quel que
soit leur niveau, comme des attracteurs des systèmes institutionnels :
cela simplifie significativement l’analyse et permet de raisonner sur le
résultat de l’introduction de variables qualitatives ad hoc.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(5) Toute exhaustive que soit la recherche
d’OSTROM, elle aboutit à un ensemble de conclusions tellement complexe à
fonctionner en même temps qu’il devient difficile de tracer un chemin opérationnel
autre qu’expérimental ; et, en plus, expérimental au cas par cas. </span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">ÉLINOR OSTROM </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS (Chap. VI)</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:18.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">6 UN CADRE POUR L’ANALYSE DES RESSOURCES COMMUNES
AUTO-ORGANISÉES ET AUTOGOUVERNÉES </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Élinor OSTROM conclue en
mettant l’accent sur les difficultés de l’appréhension par l’analyse
quantitative des règles opérationnelles constatées de gouvernance des biens
communs. Les modèles mathématiques bénéficient d’un a priori de robustesse dont,
seuls, quelques exemples de réussites, même relevant de toutes les cultures
mondiales et de toutes les époques, ne peuvent réfuter</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn6" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[6]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Cependant ses
travaux mettent en évidence les moyens de réfutation des modèles
quantitatifs : (1) « <em style="mso-bidi-font-style:normal">aucun des
cas étudiés de réussite n’impliquait de régulation directe par une autorité
centralisée</em>. » ; (2) la réponse « seul moyen » puisée
dans la théorie de l’État ou la théorie de la firme est invalide ; (3) manifestement
des variables autres que quantitatives interviennent dans la gouvernance
efficace des biens communs ; (4) « <em style="mso-bidi-font-style:
normal">lorsque des individus sujets à des taux d’actualisation élevés et à un
faible niveau de confiance mutuelle agissent indépendamment, sans capacité de
communiquer pour s’engager en vertu d’accords contraignants et mettre au point
des mécanismes de surveillance et d’application, il y a peu de chance qu’ils
optent pour des stratégies bénéficiaires, sauf <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">s’il se trouve que ces dernières correspondent à leur stratégie
dominante</strong></em>. » ; (5)<span style="mso-spacerun: yes">
</span>les modèles quantitatifs opèrent un choix de variables du système :
ils créent un cas particulier, pas un cas général, et ne peuvent prédire que
dans le champ choisi ; (6) les modèles quantitatifs contraignent leurs
utilisateurs à commettre des choix de paramètres afin de prédire l’avenir du
système selon l’évolution d’une variable ; (7) les systèmes construits à
partir de la maîtrise de variables déterminées conduisent les acteurs à agir
uniquement sur ces variables (sans en évaluer le poids pour l’avenir du
système) ; (8) mise en évidence de la capacité humaine à réviser en temps
réel leurs décisions et en assumer les conséquences. <span style="mso-spacerun:
yes"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">LES PROBLÈMES
DE LA MISE EN PLACE, DE L’ENGAGEMENT CRÉDIBLE ET DE LA SURVEILLANCE MUTUELLE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Comment se fait-il que certains appropriateurs peuvent se munir de
nouvelles règles, obtenir grâce à ces règles une conformité quasi volontaire et
surveiller leur conformité mutuelle à ces règles tandis que d’autres n’y
parviennent pas </em>? » La recherche d’OSTROM conclue en se
prononçant nettement pour l’adoption des règles constitutionnelles mettant en
place les principes 1 à 5 du tableau 5.2 du chapitre 5 : (1) limites
claire, (2) règles concordantes, (3) arènes de choix collectifs, (4)
surveillance, (5) sanctions graduelles : en fait, il s’agit d’accepter
conditionnellement des règles qui s’appliqueront tant que tous les
appropriateurs les respectent. Elles correspondent à ce que nous pouvons
qualifier de règles « de bon voisinage » ; (avec le correctif
que la seule sanction du mauvais voisinage est l’exclusion implicite de la
communauté des voisins). Mais l’utilisation des biens communs comportent des
avantages économiques statutaires à plusieurs termes, aucun ayant-droit ne peut
être exclu de la communauté ; les règles que tous acceptent et respectent
doivent donc être, à la fois plus subtiles (OSTROM parle d’<em style="mso-bidi-font-style:
normal">institutions délicatement calibrées</em>) et moins définitives que
celles de voisinage ; et surtout elles doivent être explicitées. Elles
reposent sur un contrat explicite</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn7" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[7]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> clair <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">mais conditionnel</strong> qui exigent que tous
sachent comment est respecté le contrat par tous les autres : suivant les
caractéristiques de la ressource, la transparence sera plus ou moins facile à
atteindre. L’autre difficulté tient aux caractéristiques de l’ensemble des
ayants-droit : le contrat établit par les règles doit être <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">tenable</strong> par chaque ayant-droit ;
non seulement en principe mais aussi en fonction de la survenue de difficultés
contingentes. L’objectif est de « faire réseau » afin d’améliore
l’efficacité du système : Emile Durkheim parlait déjà de solidarité
organique, en 1893</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn8" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[8]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. (OSTROM fait état,
dans sa recherche, de plusieurs cas où l’activité économique privé serait
inefficace sans les ressources des biens communs.) Évidence logique :
l’efficacité du fonctionnement en réseau dépend du nombre<span style="mso-spacerun: yes"> </span>et de la proximité des ayants-droit, de
la valeur à court terme de la ressource partageable ; par contre, nous ne
savons pas déterminer à coup sûr comment se combine les plus-values
correspondantes aux économies d’échelle à celles résultant de la robuste de
l’effet réseau sur la convergence des stratégies des ayants-droit ; pour
le dire différemment : à partir de quel nombre d’ayants-droit l’économie
d’échelle réduit l’efficacité de l’effet réseau ? OSTROM
conclut : « <em style="mso-bidi-font-style:normal">Le succès dans
la mise en place d’institutions de petite échelle initiale permet à un groupe
d’individus de capitaliser sur le capital social ainsi créé pour s’attaquer à
des problèmes de plus grande ampleur au moyen de dispositifs institutionnels
plus complexes</em>. » Une autre difficulté provient d’une intervention
extérieure par la puissance publique afin de s’opposer à l’auto-organisation
des appropriateurs de biens communs. OSTROM conclue en remarquant que
l’intervention de la puissance publique est favorable lorsqu’elle aide les
ayants-droit à s’auto-organiser, négative dans tous les autres cas
d’interventions. <span style="mso-spacerun: yes"> </span>La troisième
difficulté réside dans le fait de négliger les coûts d’information et de
transaction. L’ensemble de ces difficultés met en évidence les singularités irréductibles
de chaque système de biens communs. Dans ces conditions, OSTROM propose
d’établir un cadre d’analyse institutionnelle plutôt que de rechercher le graal
du modèle explicatif à 100%.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">UN
CADRE POUR L’ANALYSE DU CHOIX CONSTITUTIONNEL</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Le raisonnement est
construit à partir du constat que le processus de modification des choix
constitutionnels est le même que celui de l’établissement d’une institution de
gouvernance de biens communs correctement délimités. Les choix constitutionnels
sont commis à partir de la connaissance des critères de choix individuels
quantitatifs des acteurs du système de biens communs : (1) bénéfices
escomptés, (2) coûts escomptés, (3) normes internalisées, (4) taux
d’actualisation. Le choix de l’évolution s’effectue en réalité entre le
maintien du statu quo et un ensemble alternatif de nouvelles règles que le
débat entre acteurs jugera comme préférable (ou meilleure).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ostrom établit que
l’analyse institutionnelle aboutira à trois conditions : « <em style="mso-bidi-font-style:normal">(1) des mesures sommaires pertinentes
existent pour chaque variable sommaire ; (2) les individus traduisent de
manière complète et pertinente l’information dont ils disposent sur les coûts
et bénéfices en bénéfices et coûts escomptés ; (3) les individus adoptent
un comportement simple et direct plutôt que stratégique</em>. ». Il faut
tenir compte dans l’analyse que les coûts et bénéfice escomptés ne sont pas forcément
monétaires. Plus, si la troisième condition est satisfaite, « <em style="mso-bidi-font-style:normal">une partie des comportements stratégiques
présents dans tous les dilemmes sociaux disparaîtront</em> ». </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Évaluation des bénéfices</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Afin qu’un analyste puisse développer une mesure des bénéfices nets
d’un ensemble de règles alternatives, il est nécessaire de répondre à des
questions telles que : (1) quels seront les flux moyens prévus et les
valeurs prévues pour les unités de ressource dans le cadre d’un ensemble de
règles proposé par rapport au statu quo ? (2) Quel serait le degré de
variabilité de flux de ressources ? (3) Quelles différences de qualité
impliquerait l’ensemble de règles proposé ? (4) pendant combien de temps
la ressource générerait des unités de ressources ? (4) les conflits
seront-ils réduits, maintenus au même niveau ou augmenteront-ils ?</em> »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Listage des variables
situationnelles qui régissent le système de biens communs : « (1)
nombre d’appropriateurs, (2) taille de la ressource commune, (3) variabilités
temporelle et spatiale des unités de ressource, (4) état actuel de la
ressource, (5) conditions du marché pour les unités de ressource, (6) quantité
et types de conflits, (7) disponibilité des données sur les variables 1 à 6,
(8) règles actuelles, (9) règles proposées.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les individus doivent
disposer d’une connaissance précise et juste de l’ensemble de ces variables
afin d’accepter ou rejeter toute évolution institutionnelle.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Évaluation des coûts</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Évaluation des coûts repose
aussi sur des variables situationnelles : (1) nombre de décideurs, (2) hétérogénéité
des intérêts, (3) règles utilisées pour changer les règles, (4) compétences et
énergie active des leaders, (5) règles proposées, (6) stratégies passées des
appropriateurs, (7) autonomie dans la modification des règles. Cependant, cette
évaluation comporte des raccourcis : par exemple, si le coût évident
dépasse le bénéfice évalué, le processus s’arrête là ; mais aussi des
singularités propres : évolution séquentielle avec le choix des règles,
choix des processus et institutions de contrôle, divergences d’intérêts entre
types d’appropriateur, processus du partage des coûts, influence lourde de la
contingence résultant de l’historique des règles, les règles de proscription
exigent moins de contrôle, l’ambiguïté des règles est source de coûts cachés, etc...
L’évaluation des coûts demande une expérience longue, beaucoup de connaissances
et d’habileté.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Évaluation des normes partagées et autres opportunités.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Variables
situationnelles : (1) les appropriateurs vivent à proximité de la
ressource commune ; (2) les appropriateurs sont impliqués dans plusieurs
situations ; (3) informations disponibles aux appropriateurs sur les
opportunités existant ailleurs</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn9" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[9]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. En pratique,
l’analyse d’OSTROM met en évidence la nécessité sociale connue d’obtenir la
convergence des stratégies individuelles en une stratégie commune afin de
développement local : toutes les relations de proximité la facilitent</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn10" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[10]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> ou la formatent. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Le processus de changement institutionnel.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Il n’existe pas de variable unique, telle que le prix du marché,
pouvant être utilisée en tant que fondement pour la réalisation de choix
rationnels dans un environnement de ressources communes</em>. » (p. 246) Ostrom
analyse toutes les logiques repérées de prise de décisions au consensus dans un
environnement de coûts et de bénéfices incertains à tous termes. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Prévoir le changement institutionnel.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">À partir d’une situation
théoriquement neutre pour le système de biens communs géographiquement isolé,
Ostrom propose un ensemble de caractéristiques internes susceptibles de
permettre l’émergence de règles de gouvernance efficaces par les
ayants-droit :</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">1/<span style="mso-tab-count:1"> </span>La
plupart des appropriateurs partagent le jugement commun qu’ils subiront un préjudice
s’ils n’adoptent pas une règle alternative.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">2/<span style="mso-tab-count:1"> </span>La
plupart des appropriateurs seront affectés de manière similaire par les
changements de règles proposés.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">3/<span style="mso-tab-count:1"> </span>La
plupart des appropriateurs accordent une grande valeur à la continuation des
activités liés à la ressource commune ; en d’autres termes, leurs taux
d’actualisation sont faibles.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">4/ <span style="mso-tab-count:1"> </span>Les
appropriateurs sont confrontés à de faibles coûts d’information, de
transformation et d’application.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">5/<span style="mso-tab-count:1"> </span>La
plupart des appropriateurs partagent des normes généralisées de réciprocité et une
confiance pouvant être utilisée comme capital social initial.</span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">6/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Le
groupe d’appropriateurs est relativement petit et stable.</span></em><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> (page 250)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Partant de ce constat, il
apparaît que les gouvernements nationaux ou locaux peuvent créer un
environnement juridique qui favorise l’auto-organisation du système de biens
communs (ou s’y oppose</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn11" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[11]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:35.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">UN DÉFI POUR LA RECHERCHE
EN SCIENCES SOCIALES</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Nous pouvons nous limiter à
une des conclusions d’OSTROM : « <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Le piège intellectuel, si l’on se base exclusivement sur les modèles
comme fondement de l’analyse des politiques, est, pour les chercheurs, de
présumer qu’ils sont des observateurs omniscients capable de comprendre le
fonctionnement des systèmes dynamiques en créant des descriptions stylisés de
certains aspects de ces systèmes. Avec la fausse certitude d’une présumée
omniscience, les scientifiques formulent au gouvernement des propositions qui
leur semblent parfaitement légitimes, conçues à l’aide de leurs modèles,
considérés comme des outils omnicompétents capables de rectifier les
imperfections existant dans tous les cas de terrains</em>. » (page 254) En
pratique, les sciences sociales se confrontent à plusieurs difficultés :
(1) le faible pouvoir des représentations mathématiques (les modèles) en ce qui
concerne la prédictibilité de l’évolution et des « résultats » des
systèmes sociaux complexes ; (2) le faible pouvoir du processus de
contingence à expliquer la situation synchronique des systèmes sociaux
complexes à un instant t ; (3) l’impuissance de la démarche scientifique à
évaluer a priori l’influence du corpus juridique (des règles établies) sur
l’évolution des systèmes sociaux complexes ; (4) comment prendre en compte
dans les systèmes sociaux complexes les flux qui ne sont pas évaluables en
argent : informations, savoir faire, réputation, énergie humaine engagée,
etc.. ?</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center;tab-stops:151.45pt" align="center"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">*</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center;tab-stops:151.45pt" align="center"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">***</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">01/ <span style="mso-tab-count:1"> </span>Nous
pouvons imaginer qu’il existe un seuil où l’importance d’un bien commun et le
nombre de ses ayants-droit lui confèrent les caractéristiques d’un bien public.
(<em style="mso-bidi-font-style:normal">Remarque incertaine dans la mesure où il
existe un consensus pour qualifier les biens publics avec trois critères :
(1) indivisibilité (comme la lumière du soleil), (2) non rivaux : la
jouissance<span style="mso-spacerun: yes"> </span>par un n’affecte pas la
possibilité de jouissance des autres, (3) intransférables : ils ne peuvent
être aliénés à un particulier sans retour</em>.)</span><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn12" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[12]<!--[endif]--></span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">02/ <span style="mso-tab-count:1"> </span><strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Sur toutes leurs dimensions, les systèmes
sociaux complexes vivent et évoluent par des événements unitaires à faible
charge énergétique</strong> (postulat). Nous pouvons imaginer qu’il existe une représentation
fractale des processus, (1) qui interviennent afin d’ouvrir l’avenir possible, (2)
qui provoquent les mutations, des systèmes sociaux complexes ; donc une
équation fractale qui permette de passer des capitaux sociaux, stratégies et
implications individuels aux mêmes dimensions d’un système social complexe ;
puis des institutions imbriquées. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">03/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Nous
savons, plus ou moins, que les informations de contrôle des systèmes
biologiques représentent quelque chose de l’ordre de 80% au moins des
informations internes du système mais nous n’en connaissons pas l’unité de coût.
Il paraît probable qu’il s’agit d’un coût énergétique au vu des faibles
rendements de la plupart de ces systèmes. En ce qui concerne, les systèmes
sociaux complexes, il est certes possible de régler en monnaie le coût du
contrôle mais (1) en parvenant très rapidement aux limites de son l’intérêt (2)
sans comprendre comment fonctionnent les contrôles sociaux « basés »
sur la réputation, l’information ou des temps de travail gratuit. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">04/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Personne
ne peut prédire si un choix rationnel sera plus « efficace » qu’un
choix passionnel.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">05<span style="mso-tab-count:1"> </span>Il
n’est pas certain que la maximalisation du bénéfice<span style="mso-spacerun:
yes"> </span>(en logique d’entreprise privée) soit une démarche spécialement
rationnelle. La logique dominante de la gouvernance de biens communs par ses
ayants-droit repose plutôt sur le meilleur choix au consensus parmi tous les
possibles.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">06/ <span style="mso-tab-count:1"> </span>La
recherche sur la gouvernance des biens communs fait émerger toutes les variables,
qualitatives et quantitatives, qui influent sur, en général, les systèmes de
réseaux sociaux complexes : les règles de gouvernance mises au point sur
les biens communs sont forcément transférables, mutatis mutandis, aux biens
publics et aux biens privés dans la mesure où leur objectif essentiel vise à
faire converger en stratégie commune les stratégies individuelles de tous les
acteurs du réseau. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">07/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Ostrom
conclue, à de nombreuses reprises, sur l’absolu nécessité d’une gouvernance
auto organisée des biens communs : je conclurai aussi, comme praticien
d’utilisation de biens communs et chercheur en possession des outils
scientifiques nécessaires, qu’il existe peu de chance à ce qu’aboutisse la
recherche sur la gouvernance des systèmes complexes de réseaux sociaux si les
praticiens n’y participent pas à voix égales</span><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn13" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[13]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">08/ <span style="mso-tab-count:1"> </span>Ce
que nous savons sûrement sur les systèmes complexes est que, si complexes
soient-ils, <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">leurs dimensions se limitent
à peu de variables</strong>, dites « variables structurelles » ; <span style="mso-spacerun: yes"> </span>limités à deux, trois ou quatre. À
partir de trois variables structurelles, la représentation d’un système
dynamique complexe relèvent de la théorie mathématiques du chaos : il
devient plus simple de travailler sur l’attracteur convenable ; en
émettant l’hypothèse que les règles constitutionnelles correctes remplirons
cette fonction.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">09/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Le
poids des variables quantitatives dans les systèmes sociaux complexes ne permet
certes pas de bâtir des modèles mathématiques un tant soit peu pertinent en
prédiction de résultats ; il permet cependant toujours de vérifier
« si ça passe ». Je proposerais de suivre l’évolution en volume de la
rente « servie » par la ressource comme donnée synthétique qualifiant
l’efficacité d’un système social complexe de biens communs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">10/<span style="mso-tab-count:1"> </span>J’imagine
que si OSTROM conduisait une recherche de même type sur les ateliers
industriels (donc avec des occurrences beaucoup plus nombreuses et typées),
elle obtiendrait des conclusions approximativement identiques à celles portant
sur l’efficacité « création de richesses » d’une gouvernance
singulière des biens communs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">11/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Le
choix des variables est la difficulté essentielle que soulève la représentation
mathématique par variables quantitatives des systèmes sociaux complexes. Par
exemple, le nombre d’appropriateurs a certes une valeur quantitative mais il
s’agit d’un paramètre assez fixe : il n’intervient pas dans les différentes
solutions du modèle. Le modèle mathématique se bâtit sur l’a priori qu’un
système social est dynamique lorsque sa gouvernance exige le contrôle ou la connaissance
de la valeur à tout instant de ses variables structurelles.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">12/<span style="mso-tab-count:1"> </span>Nous
ne pouvons dénier au chercheur institutionaliste : (1) de déterminer le
nombre possible d’appropriateurs afin de conserver le volume de la rente servie
par la ressource ; (2) de montrer que les variables qualitatives pèsent
plus lourds que les variables quantitatives sur l’existence et l’avenir des
systèmes « biens communs ». </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">13/ <span style="mso-tab-count:1"> </span>J’émettrais
donc l’hypothèse que tout système social complexe est soumis à deux variables
structurantes : (1) la somme des capitaux sociaux qu’y engagent les
ayants-droit ; (2) la densité des relations symétriques entre les ayants-droit ;
(3) une troisième variable (elle affecte le dynamisme du système) me paraît le
volume de la rente disponible généré par le système</span><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_edn14" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[14]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Un tel choix de
variable simplifie radicalement la gouvernance des biens communs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">14/ <span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span><span style="mso-spacerun:
yes"> </span>En cas de vérification de l’hypothèse, il apparaît que
la comptabilité réglementaire ne peut donner une représentation à peu près
opérationnelle du fonctionnement des systèmes sociaux complexes de biens
communs : il devient nécessaire que le résultat de compte rendu comptable
annuel de la gestion fasse apparaître le volume de la ressource et le volume de
sa rente annuelle.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun:
yes"> </span></span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote-list"><!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Élinor
OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur (juin 2010)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;mso-pagination:none;tab-stops:28.0pt 56.0pt 84.0pt 112.0pt 140.0pt 168.0pt 196.0pt 224.0pt 252.0pt 280.0pt 308.0pt 336.0pt;
mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span>Cf </span><span style="font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:Arial;color:#000090" lang="FR">Action
collective et développement : Eric SABOURIN, Martine ANTONA (2003) :
http://www.la-garde-guerin.fr/</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>J’entends
par « variables structurelles » celles qui ne peuvent être décomposées.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Il
paraît possible concevoir une comptabilité réglementaire du fonctionnement des
institutions de gouvernance des biens communs axée sur la maintenance de la
ressource : dissipation ou augmentation de la rente durant l’exercice.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Le
temps caractéristique d’un système est la durée nécessaire afin qu’une faible
variation des données originelles d’un système dynamique non linéaire soit
multipliée par dix. Dans certains systèmes complexes, toutes les activités
n’ont pas forcément le même temps caractéristique selon qu’ils mettent en œuvre
des cycles de production à plus ou moins long terme. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[6]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>La
réfutabilité est une des caractéristiques essentielles de toute proposition
scientifique.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[7]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Dans
ma pratique d’utilisateur de biens sectionaux, je ne connais pas l’existence d’un
seul contrat explicite entre les ayants-droit.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[8]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Emile
DURKHEIM, De la division du travail social (1893)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[9]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Les
lois d’orientation agricole de 1960 et 1962 ont été conçues afin de mettre un
terme aux solidarités rurales existantes : elles organisèrent un processus
où la consultation du conseiller agricole salarié par l’État apportait un
bénéfice nettement plus important, sûr et facile que l’entraide entre voisins.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn10" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[10]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Rappelons
les actions de naufrageurs pratiquées par des communautés de base afin de
montrer que les convergences de proximités ne sont soumises à aucun critère de
moralité. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn11" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[11]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Cas
de la loi du 9 janvier 1985<span style="mso-spacerun: yes"> </span>sur
les biens sectionaux en France. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn12" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[12]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Cf.
Yan <span class="SpellE">Moulier</span> <span class="SpellE">Boutang</span> (2010)
L’abeille et l’économiste, Carnet nord, p. 160</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn13" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[13]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>L’article
de Garret <span class="SpellE">Hardin</span> (1968) « La tragédie des
communs » est incompréhensible pour un praticien, ayant-droit intéressé de
biens communs.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#_ednref" name="_edn14" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[14]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Il
est possible de modifier la fourchette de<span style="mso-spacerun: yes">
</span>variabilité annuelle de la rente d’un bien commun immobilier non bâti en
afforestant tout ou partie.</span></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-6#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/21GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ÉLINOR OSTROM CHAPITRE 5urn:md5:82e62f55febdee157736ba42fd27a6502011-09-25T20:54:00+01:002011-09-25T20:54:00+01:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSArènes-de-choix-collectifsPlan-d aménagement-structurels <p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:20.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"><br /><br />NOTES DE LECTURE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces notes relèvent
de la lecture de la traduction française en 2010 de la <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal">Gouvernance des biens communs</strong> d’Élinor
OSTROM</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_edn1" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[i]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, prix Nobel
d’économie 2009. Réalisons que l’œuvre originale date de 1990, donc qu’il
pourra être reproché à cette analyse de ne pas tenir compte de l’évolution de
la pensée depuis 20 ans</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_edn2" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[ii]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Clairement, ma
vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de géographe
du développement local sur les biens communs de communauté villageoise en
France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et praticien de la
gestion de biens communs non négligeables dans un département, la Lozère, où
aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement viable sans une
optimisation efficace des ressources apportés par les biens communs (biens de
section) ; situation qui a perduré au moins jusqu’en 1962, date à laquelle
l’État français s’est mis en tête qu’aucune croissance économique n’était
possible sans une destruction préalable, par voies légales et réglementaires,
des solidarités rurales dont les biens communs étaient la représentation la
plus visible. L’issue de la guerre d’Algérie ne conduisit à aucune conscience
politique sur le point de la spoliation, par l’État français, des tribus
berbères de leurs biens communs ; quant au conflit de Nouvelle Calédonie,
s’il a permis à Rocard d’offrir une réponse institutionnelle adaptée à la
gestion des biens claniques kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de
conscience nationale que la dérive de la classe politique sur les biens communs
apporterait, mutatis mutandis, son lot de tempêtes destructrices du contrat
social local en France. La partie la plus visible des recherches d’OSTROM (son
prix le met en évidence) s’inscrit dans un corpus immense de recherches, menées
aux EU sur le sujet, recherches qui n’avaient pas diffusées en Europe alors que
nous étions des dizaines de praticiens et de chercheurs à ramer sur des questions
auxquelles des réponses, plus ou moins complètes, existaient ailleurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Mises au point </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(1) Le présent
travail m’attire assez souvent des remarques sur la « productivité »
des processus de mise en valeur des biens communs. Indépendamment du sens
féérique fatal du mot (qui le vide de valeur sémantique sûre et de tout sens
technique possible), prendre le bénéfice à très court terme comme grille
d’analyse de l’efficacité économique de l’action humaine aboutit à éliminer du
raisonnement global les processus à cycle plus long (ou plus court) que le
cycle annuel. Tous ceux qui travaillent sur la notion de bien commun prennent
rapidement conscience avoir à faire à des cycles longs, voire très long ;
Elinor OSTROM le met en évidence dans sa démarche lorsqu’elle décortique la
notion d’<strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:normal">actualisation</strong>.
Le principe d’actualisation paraît comme un ressort fondamental des règles de
décision de l’action humaine (je propose même l’existence d’une dialogie
implicite <strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:normal">actualisation/opportunisme</strong>
dans toutes décisions). Tous ceux qui travaillèrent soit comme forestiers soit
comme agriculteurs dans leur vie savent, dans leur OS (Operating System)
personnel, que le moindre des gestes qu’ils accomplirent créait de la richesse,
non seulement en produits (au compte de résultat) mais aussi en patrimoine (au
bilan) ; plus : qu’en cycle long, la création de richesse s’affecte,
plus naturellement et facilement, à la valorisation du patrimoine qu’à celle
des produits.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(2) Lors de son
intervention à Montpellier, le 20 juin 2011, OSTROM insiste sur l’existence de
limites robustes de l’ensemble des appropriateurs ; à côté des limites de
la ressource.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(3) Je n’ai pas de
retour « scientifique » sur la destruction par processus
constitutionnels des institutions de biens communs au nom de la doxa sur la
supériorité de la gestion privée sur toutes les autres (théorie de la firme)
formes de gestion ; (exemples les zanjeras aux Philippines<span style="mso-spacerun: yes"> </span>ou le Plan d’Ajustement Structurel au
Mexique). Il paraît nécessaire maintenant (1) de définir rigoureusement et
robustement les caractéristiques de biens communs ; (2) d’essayer de
nouvelles institutions susceptibles de prendre en charge les champs modernes de
biens communs (comme les réseaux d’informations et de communications) en tenant
compte des acquis des recherches d’Élinor OSTROM.<span style="mso-spacerun:
yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span><span style="font-size:20.0pt;font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span><span style="font-size:20.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">ÉLINOR
OSTROM </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span><span style="font-size:20.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">GOUVERNANCE
DES BIENS COMMUNS (Chap. V)</span></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span><span style="font-size:18.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">5 ANALYSE
DES DÉFAILLANCES ET VULNERABILITÉS INSTITUTIONNELLES</span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Élinor OSTROM propose d’examiner quelques gestions de biens
communs existants afin de valider ou non l’analyse néo-institutionnelle. À
partir du constat de la dissipation, de l’amélioration ou de la maintenance de
la rente des biens communs dont bénéficient les appropriateurs. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Deux pêcheries littorales turques confrontées à des problèmes de
ressources communes permanents (Alanya)</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">La limite et les accès à la ressource ne sont pas clairement
fixés, les arènes de choix collectifs, les mécanismes de règlement des
conflits, les droits d’organisation sont faibles. Ce cas qui aboutit à une
dissipation rapide de la rente.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Des nappes aquifères californiennes confrontées à des problèmes
de ressources communes permanentes (Mojave).<span style="mso-spacerun:
yes"> </span></span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La limite et les accès à la ressource ne sont
pas fixés. Dissipation régulière de la rente.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Une pêcherie sri-lankaise (Mawelle).</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La limite et les accès à la ressource ne sont
pas fixés. Dissipation de la rente</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Projet de développement de système d’irrigation au Sri Lanka
(Gal Oya, Kirindi Oya)</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Ces systèmes d’irrigation furent mis en place par programmes
internationaux et gestion étatique des institutions mises en place. Les
différentes expériences montrent les échecs et les plus ou moins grandes
réussites selon l’évolution de la gestion « étatique » vers celle par
les irrigants. Ces cas mettent confirment la nécessité de la gestion de la
ressource par l’ensemble des appropriateurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">La fragilité des pêcheries littorales de Nouvelle-Écosse</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les appropriateurs ne disposent d’aucun droit
à s’auto organiser.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal;mso-bidi-font-weight:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">LES LEÇONS À TIRER DE LA COMPARAISON DES CAS PRÉSENTÉS DANS
CETTE ETUDE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Les règles constitutionnelles de gouvernance des biens communs
apparaissent au fur et à mesure de l’avancée des travaux. Je propose de les
formaliser clairement ici :<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">1/
Limites et accès à la ressource clairement définis</span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> : L’importance de
définir juridiquement les limites de la ressource va de pair avec la définition
robuste des ayants-droit.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">2/
Concordance des règles </span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">: les règles, quelque soit leur niveau, doivent tendre aux mêmes
buts mais aussi contraindre les stratégies individuelles des différents
appropriateurs et des différents groupes d’intérêts vers une stratégie commune.
(Voir<span style="mso-spacerun: yes"> </span>au chapitre 2 l’analyse du
système de règles constitutionnelles,<span style="mso-spacerun: yes">
</span>de règles de choix collectifs et de règles opérationnelles).</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">3/
Arènes de choix collectifs </span></strong><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">: organisation d’un lieu qui permette, en
temps réel, d’élaborer et exécuter les choix collectifs.</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_edn3" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[iii]</span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">4/
Surveillance du respect des règles</span></strong><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> : aucune règle ne vaut s’il n’existe pas
un processus de surveillance de son respect ; dans le cas des biens
communs, un processus le plus proche possible de l’automatisme. En matière de
biens communs, il est nécessaire que le processus de surveillance ne consomme
pas le gain de la gouvernance de l’institution.</span><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_edn4" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[iv]</span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">5/
Sanctions graduelles</span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"> : L’ensemble de la recherche a montré qu’une institution
de biens communs se trouvait assez finement réguler par les intérêts
réciproques récurrents de voisinage et que, dans la majorité des cas, un simple
rappel mettait fin à un éventuel dysfonctionnement ; même en cas de
situations exceptionnelles. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">6/
Mécanisme de résolution des conflits</span></strong><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> : le mécanisme de résolution des
conflits doit être, en même temps (1) peu coûteux ; (2) presqu’en
temps réel.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">7/
Droits d’ (auto) organisation reconnus </span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">: l’ensemble du travail
d’OSTROM montre que les organisations efficaces de biens communs sont celles
qui disposent des moyens de réagir au fur et à mesure de l’évolution des
données sur la ressource et sur les appropriateurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">8/
Unités imbriquées</span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"> : Il existe plusieurs zones de recouvrement possible en
matière de biens communs : (1) géographiques, (2) sur les ressources, (3)
des sous-réseaux sociaux ou physiques, (4) types et compétences des
institutions impliquées ; avec, dans tous les cas, des conflits potentiels
sur les zones de recouvrements.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center;tab-stops:151.45pt" align="center"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">*</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center;tab-stops:151.45pt" align="center"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">***</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">OSTROM met en évidence la robustesse des institutions qui
établissent et maintiennent l’ensemble des règles dégagées par l’analyse
néo-institutionnelle. Mais aussi le caractère pratiquement complémentaire de
l’ensemble des règles détectées. L’échantillon est insuffisant pour permettre l’analyse
de la suppression ou l’introduction une à une des règles détectées</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Ces règles constitutionnelles permettent d’établir des
institutions de gouvernance des biens communs efficaces mais aussi de
pronostiquer l’avenir d’une institution créée ex nihilo ou modifiée. Il paraît
probable (en tous les cas l’hypothèse devra être vérifiée) que les mêmes règles
constitutionnelles de gouvernance appliquées aux autres modalités
d’appropriation des biens et droits (en particulier biens privés ou biens
publics) devraient grandement améliorer l’efficacité des institutions qui les
gouvernent : États, collectivités locales, entreprises, mutuelles,
coopératives, indivisions, associations, fondations, etc ... Une autre
formalisation des droits individuels et collectifs garantis doit être adoptée.</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_edn5" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[v]</span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Nous pouvons nous mettre facilement d’accord sur l’efficacité de
la gestion des biens communs à partir de quelques critères : (1) rente
maintenue ou améliorée ; (2) valeur patrimoniale augmentée ; (3) coût
de la gouvernance (nettement) inférieur aux produits ; (4) processus
d’actualisation équitable à tous termes pour les ayants-droit.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
tab-stops:151.45pt"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">En ce qui concerne la France, il suffit d’analyser la loi du 9
janvier 1985 avec la grille d’Élinor OSTROM pour conclure que, non seulement,
cette loi n’avait aucune chance d’améliorer l’efficacité de la gestion de biens
communs des villages, mais encore, qu’elle a détruit les dispositions du corpus
légal et réglementaire en la matière qui permettaient cependant aux
appropriateurs éclairés de tirer bénéfice de leurs biens communs en respectant
les us et coutumes ancestraux. Afin de parfaire la logique française de gestion
des biens communs, il conviendrait d’analyser, avec la même grille, des
institutions comme les Associations<span style="mso-spacerun: yes">
</span>Syndicales Autorisées et les copropriétés.</span></p>
<div style="mso-element:endnote-list"><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_ednref" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[i]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Élinor
OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur (juin 2010)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph;
mso-pagination:none;tab-stops:28.0pt 56.0pt 84.0pt 112.0pt 140.0pt 168.0pt 196.0pt 224.0pt 252.0pt 280.0pt 308.0pt 336.0pt;
mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_ednref" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[ii]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span>Cf </span><span style="font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:Arial;color:#000090" lang="FR">Action
collective et développement : Eric SABOURIN, Martine ANTONA (2003) :
http://www.la-garde-guerin.fr/</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_ednref" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[iii]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Ceux
qui ont connus l’utilisation des biens communs par un troupeau de mouton
« de village » garde en mémoire les difficultés journalières qui se
réglaient « au consensus » lors regroupement matinal du
troupeau : bêtes malades, introduction de nouvelles bêtes, lieux du
pacage, du chômage, règlement des frais à engager, etc …</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_ednref" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[iv]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>L’expérience
du fonctionnement des coopérations villageoises montre que le principal levier
du respect des règles repose sur un équilibre, plus ou moins implicite, des
actes de coopération de voisinage et de leur enchaînement : on ne
« rend » pas une journée de fauche à Noël !<span style="mso-spacerun: yes"> </span>OSTROM parle de
« réputation ».</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify;text-justify:inter-ideograph"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#_ednref" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[v]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>L’article
17 de la déclaration universelle des droits de l’homme (10 décembre 1948)
proclame que <em style="mso-bidi-font-style:normal;mso-bidi-font-style:normal">toute
personne, aussi bien seule qu’<strong style="mso-bidi-font-weight:normal;mso-bidi-font-weight:
normal">en collectivité</strong>,<span style="mso-spacerun: yes"> </span>a le
droit à la propriété</em>. Ce qui n’a pas empêché le FMI et la Banque Mondiale
d’exiger du Mexique la suppression de ses biens communs par voie de
modification constitutionnelle à l’occasion d’un Plan d’Aménagement Structurel.</span></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-5#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/20GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ÉLINOR OSTROM CHAPITRE 4urn:md5:c4a464dd8d01cbc2720db28b204a47782011-09-01T08:04:00+01:002011-09-01T17:10:25+01:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSAppropriateurDistrict-californienDéontiqueIncrémentielMaître-de-l eauSéquentielThierry-GAUDIN <div class="Section1">
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">NOTES DE LECTURE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces notes relèvent de la lecture de la
traduction française en 2010 de la <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Gouvernance
des biens communs</strong> d’Élinor OSTROM</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[1]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, prix Nobel d’économie
2009. Réalisons que l’œuvre originale date de 1990, donc qu’il pourra être
reproché à cette analyse de ne pas tenir compte de l’évolution de la pensée
depuis 20 ans</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[2]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Clairement, ma
vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de géographe
du développement local sur les biens communs de communauté villageoise en
France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et praticien de la
gestion de biens communs non négligeables dans un département, la Lozère, où
aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement viable sans une
optimisation efficace des ressources apportés par les biens communs (biens de
section) ; situation qui a perduré au moins jusqu’en 1962, date à laquelle
l’État français s’est mis en tête qu’aucune croissance économique n’était
possible sans une destruction préalable, par voies légales et réglementaires,
des solidarités rurales dont les biens communs étaient la représentation la
plus visible. L’issue de la guerre d’Algérie ne conduisit à aucune conscience
politique sur le point de la spoliation, par l’État français, des tribus berbères
de leurs biens communs ; quant au conflit de Nouvelle Calédonie, s’il a
permis à Rocard d’offrir une réponse institutionnelle adaptée à la gestion des
biens claniques kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de conscience nationale
que la dérive de la classe politique sur les biens communs apporterait, mutatis
mutandis, son lot de tempêtes destructrices du contrat social local en France.
La partie la plus visible des recherches d’OSTROM (son prix le met en évidence)
s’inscrit dans un corpus immense de recherches, menées aux EU sur le sujet,
recherches qui n’avaient pas diffusées en Europe alors que nous étions des
dizaines de praticiens et de chercheurs à ramer sur des questions auxquelles
des réponses, plus ou moins complètes, existaient ailleurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Mises
au point </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(1) Le présent travail m’attire assez souvent
des remarques sur la « productivité » des processus de mise en valeur
des biens communs. Indépendamment du sens féérique fatal du mot (qui le vide de
valeur sémantique sûre et de tout sens technique possible), prendre le bénéfice
à très court terme comme grille d’analyse de l’efficacité économique de
l’action humaine aboutit à éliminer du raisonnement global les processus à
cycle plus long (ou plus court) que le cycle annuel. Tous ceux qui travaillent
sur la notion de bien commun prennent rapidement conscience avoir à faire à des
cycles longs, voire très long ; Elinor OSTROM le met en évidence dans sa démarche
lorsqu’elle décortique la notion d’<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">actualisation</strong>.
Le principe d’actualisation paraît comme un ressort fondamental des règles de décision
de l’action humaine (je propose même l’existence d’une dialogie implicite
<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">actualisation/opportunisme</strong> dans
toutes décisions). Tous ceux qui travaillèrent soit comme forestiers soit comme
agriculteurs dans leur vie savent, dans leur OS (Operating System) personnel,
que le moindre des gestes qu’ils accomplirent créait de la richesse, non
seulement en produits (au compte de résultat) mais aussi en patrimoine (au
bilan) ; plus : qu’en cycle long, la création de richesse s’affecte,
plus naturellement et facilement, à la valorisation du patrimoine qu’à celle
des produits.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(2) Lors de son intervention à Montpellier, le
20 juin 2011, OSTROM insiste sur l’existence de limites robustes de l’ensemble
des appropriateurs ; à côté des limites de la ressource.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:
"Times New Roman";mso-fareast-font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:
"Times New Roman";mso-bidi-theme-font:minor-bidi;color:#000090;mso-ansi-language:
FR;mso-fareast-language:EN-US" lang="FR"><br style="mso-special-character:line-break;
page-break-before:always" clear="ALL" />
</span>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">ÉLINOR OSTROM </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS (Chap. IV)</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:18.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">4 ANALYSE DES CHANGEMENTS INSTITUTIONNELS</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ostrom
</span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">propose
une application de la démarche néo-institutionnelle afin de déterminer si la
croyance des utilisateurs en la création d’un gain collectif significatif
lorsque la gouvernance de leur bien commun s’améliore par <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">une institution</strong>, disons, <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">plus
efficace</strong>. En pratique, elle tire les enseignements des conflits nés de
l’exploitation des nappes phréatiques (aquifères</span><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[3]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">) californiennes et
de leur résolution ; de la mise en place en quelques décennies, de
l’exploitation optimisée au bénéfice des appropriateurs d’une ressource ayant
les caractéristiques d’un bien commun. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">LA COURSE AU POMPAGE</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La
situation</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les aquifères représentent une ressource, héritée
des âges géologiques et de la configuration géographique du territoire ;
ressource (1) en principe, non appropriée à titre individuel ; (2)
accessible à des conditions économiques relativement favorables en zone sèche
comparée au captage d’un fleuve éloigné ou au stockage des précipitations ;
(3) de bonne qualité, voire très bonne qualité ; (4) sans limites claires.
Elle peut être détruite par (1) surexploitation et/ou (2) pollution. Les
aquifères ont une valeur diachronique (flux potentiels : <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">rendement durable</strong>) mais aussi, plus
importante, synchronique (<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">capacité de stockage
de la ressource</strong>). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La
logique du jeu des droits d’eau</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Dans la loi californienne, les droits d’eau
sur les aquifères appartiennent, (1) a priori, aux propriétaires des terres sus-jacentes
qui l’exploitent pour leurs propres besoins ; (2) mais aussi aux
appropriateurs qui utiliseraient l’eau extraite afin de « <em style="mso-bidi-font-style:normal">desservir des zones autres que les terres
possédées par le producteur d’eau </em>» ; avec une difficulté évidente :
le plus rapide à exploiter tire facilement sur la part des propriétaires voisins
des terres sus-jacentes. (3) Mais aussi, les compagnies d’eau, publiques ou
privées, qui pouvaient s’emparer de l’eau <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">excédentaire</strong>
et acquérir des droits par voie de prescription (5 ans)</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[4]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. En quelques décennies,
la jurisprudence dégageait : (1) le concept « d’<strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">usage bénéficiaire</strong> » opposable aux propriétaires des terres
sus-jacentes ; (2) de « <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">part
proportionnelle</strong> » opposable à tous les exploitants de l’aquifère.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les difficultés rencontrées en matière de
partage équitable des droits d’eau proviennent (1) de l’absence de limites claires
permettant de qualifier les ayants-droit mais aussi la ressource ; (2) de
principes généraux du droit inadaptés au caractère bien commun des aquifères, principes
qui incitaient à « la course au pompage » ; (3) aux coûts
exorbitants que rencontrait chaque ayant-droit voulant défendre ses droits ;
en particulier afin de définir le <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">rendement
durable</strong> de l’aquifère.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">LE JEU DE LA PROCÉDURE JUDICIAIRE</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La réaction normale, dans un pays de droit,
lorsque survient une difficulté relative à l’application in vivo, est de
s’adresser à la justice afin d’établir les limites des droits individuels.
OSTROM rend compte des différentes procédures menées sur les différents aquifères
californiens, entre 1913 et 1962, qui durèrent des décennies. Dans tous les
cas, aucune de procédures ne trouvèrent une issue judiciaire acceptable par
toutes les parties ; entre temps, un lent travail de négociation entre les
différents ayants-droit se mit en place et aboutit d’abord à un accord validé
par la justice, dans le cas de l’aquifère Raymond, en 1944. Accord qui devait
servir de modèle méthodologique afin de sortir des procédures judiciaires par
la négociation.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">En ce qui concerne les recherches d’Élinor
OSTROM sur la gouvernance de biens communs, l’analyse du jeu de la procédure
judiciaire mettait en évidence des conclusions essentielles : (1) l’émergence
d’une théorie des biens communs originale entre la théorie de la firme et la théorie
de l’État ; (2) l’inefficacité du corpus juridique existant à régler équitablement
les conflits de gestion des biens communs ; (3) l’importance primordiale
pour les ayants-droit de biens communs de connaître les limites robustes de la
ressource et des détenteurs de droits ; (4) dans de telles conditions, le
coût exorbitant des procédures judiciaires par rapport aux gains potentiels
d’une répartition équitable de la ressource</span><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[5]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> entre ayants-droit ;
(5) la nécessité à ce que la gouvernance de l’institution soit assurée par
l’ensemble des appropriateurs ; (6) la mise en place d’un contrôle peu coûteux
de l’exécution correcte du contrat validé par la justice ; (7) acquisition
et diffusion de la meilleure information possible parmi les participants. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">LE JEU DE L’ENTREPRENEURIAT</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Dans
la foulée de la signature de l’accord provisoire de l’aquifère de la Côte<span style="mso-spacerun: yes"> </span>Ouest, et avant le lancement de la procédure
de l’aquifère central, les producteurs de la nappe ouest reconnurent que la
procédure judiciaire ne constituait pas un moyen suffisant <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">pour réaliser la régulation à long terme</strong> de leur nappe phréatique.
Ils entreprirent des démarches qui menèrent, cinq ans plus tard, à la création
d’une <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">nouvelle entreprise publique</strong></em>. »
(page 156)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La procédure judiciaire avait laissé plusieurs
difficultés entières : (1) la limitation du prélèvement au rendement
durable ; (2) l’intrusion d’eau saline dans les aquifères ; (3) la
gestion coordonnée des aquifères naturellement interactifs entre eux. Leur résolution
amenèrent les ayants-droit à envisager la création d’une entreprise ad hoc qui,
afin de tenir compte des qualifications de la ressource, devait disposer de
certaines prérogatives de puissance publique. La forme juridique des
entreprises publiques compétentes s’appelle « District » en droit
californien ; (nous n’avons pas trouvé de définition juridique stricte de « district »</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[6]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Dans la constitution californienne, il est
possible aux citoyens de faire évoluer la loi de l’État à condition de
construire un consensus entre la représentation nationale et les demandeurs. La
discussion pour l’élaboration de cette législation porta sur deux points :
(1) l’accélération des décisions arbitrales relatives aux aquifères ; (2) <em style="mso-bidi-font-style:normal">l’autorisation d’un nouveau type de district
habilité à assurer d’importantes responsabilité dans les activités de réapprovisionnement<span style="mso-spacerun: yes"> </span>… principalement financées par une « taxe
de pompage » ou une cotisation sur la production d’eau souterraine (p.158)
… </em>Le processus législatif engagé devait aboutir à la création de « district
de régénération » en Californie ; il <em style="mso-bidi-font-style:
normal">autorisait les citoyens de Californie du Sud à créer un nouveau
district s’ils (1) obtenaient la signature d’au moins <span style="mso-spacerun: yes"> </span>10% des électeurs enregistrés résidant
dans les limites du district proposé ; (2) proposaient des limites spécifiques
au pouvoir de taxation du nouveau district ;(3) recevaient la confirmation
du département des ressources en eau que la zone correspondant aux délimitations
du district en serait avantagée ; (4) recevaient une majorité de vote
positifs lors d’une élection spéciale portant sur la création dudit nouveau
district (p.158)</em>. Ce processus constitutionnel (acception cf chap. 2, page
70) posait les questions élémentaires à résoudre : <em style="mso-bidi-font-style:
normal">(1) source d’eau à utiliser pour la barrière ; (2) limites exactes
du nouveau district ; (3) tracé des frontières électorales internes ;
(4) étendu du pouvoir de taxation (page159)</em>.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">L’aquifère de la Côte Ouest est confronté à
une difficulté supplémentaire : ses interactions avec l’aquifère central
posait la question <span style="mso-spacerun: yes"> </span>« district
incluant les deux aquifère ou non ? » ; qui fut résolue par un
accord<span style="mso-spacerun: yes"> </span>sur le constat que <em style="mso-bidi-font-style:normal">les bénéfices d’un plus grand district
l’emporteraient sur les coûts (p. 161)</em>. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Le
jeu de l’entreprise publique polycentrique</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">L’analyse du processus d’appropriation du
produit des aquifères en Californie du Sud fait apparaître un ensemble de choix
institutionnels qui aboutissent à ce qu’Élinor OSTROM nomme « entreprise
publique polycentrique » : un certain nombre de structures qui, par règles
opérationnelles, coopèrent entre elles afin que les appropriateurs de la
ressource finale y aient accès équitablement et à un prix économiquement
acceptable : associations d’ayants-droit, districts de régénération
d’aquifères,<span style="mso-spacerun: yes"> </span>autres districts maîtrisant
l’approvisionnement en eau ou la régulation des débits des rivières, sociétés
privés des distributions ou autres, maître de l’eau, etc … ensemble de
structures qui disposent de moyens de régulation les unes sur les autres.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">L’ANALYSE DE LA MISE EN ŒUVRE INSTITUTIONNELLE</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">OSTROM décrit la démarche opérationnelle
mise au point entre les ayants-droit des aquifères californiens et l’État
californien afin de sortir des dilemmes posés par de telles situations dans un
tel environnement. Elle utilise les processus dits « néo-institutionnalistes »
des chercheurs politologues américains. Sept réponses (sans hiérarchie) émergent
:</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">1/ Nécessité d’une législation ad hoc ;</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">2/ Prise en charge par l’État des frais
judiciaires relatifs à la reconnaissance de l’étendue des droits individuels
des ayants-droit ;</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">3/ Fixation d’une limite robuste aux
ayants-droit et à l’étendue de la ressource ;</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">4/ Création d’une structure de gouvernance
disposant de prérogatives de puissance publique (qui ressemble (le plus) aux
associations syndicales autorisées du droit français).</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">5/ Gouvernance par les ayants-droit de
l’entreprise publique.</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">6/ Contrôle (léger) de l’application du
contrat : (dans ce cas « maître de l’eau »)</span></p>
<p style="margin-bottom:6.0pt;mso-para-margin-bottom:.5gd;text-align:justify"><span style="font-size:12.0pt;mso-bidi-font-size:10.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090;mso-ansi-language:FR" lang="FR">7/ Importance d’une information complète,
sincère, véritable, accessible facilement à tous les acteurs.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Le
changement institutionnel incrémentiel, séquentiel et autotransformant dans un
régime politique facilitant.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Il
est relativement facile (en Californie), pour un groupe d’individus,
d’introduire une nouvelle législation organique autorisant un nouveau type de
district spécial, mais il est rare que les législateurs soutiennent une telle
proposition de législation s’il existe une opposition importante au niveau de
l’État</span></em><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">.
(p. 169)(Rappelons que la Californie est le plus important des États Unis et du
même ordre de grandeur que la France). Remarque essentielle dans la pensée
d’Ostrom et pour les politologues néo-institutionalistes (qui rejoint la réflexion</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[7]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> de Thierry GAUDIN).
La démarche débute par la création d’un forum de discussion qui a permis l’acquisition
d’informations sur les difficultés rencontrées et leur partage. Les trois
termes qualifiant le processus me paraissent aussi importants et méritent une définition
sémantiquement opérationnelle dans le raisonnement : (1) <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Incrémentiel</strong> : processus dans
lequel l’accroissement de l’information commune est organisée et acquise</span><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[8]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> par tous. (2) <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Séquentiel</strong> : processus qui ordonne
une suite d’opérations ; dans le cadre de cette recherche, une suite d’acquisitions
d’informations, de connaissances communes et de moyens. (3) <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Autotransformant</strong> : Sémantique
claire. Le processus d’autotransformation des institutions a été formalisé par
Thierry GAUDIN : « <em style="mso-bidi-font-style:normal">Elles
(les institutions) sont donc au centre de l’analyse, <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">d’autant que, en s’analysant elles-mêmes, elles se transforment</strong></em> . ».
(4) <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Régime politique facilitant</strong> :
Élinor OSTROM précise le rôle essentiel de toutes les dimensions de l’environnement
dans ce processus (mais aussi, quel que soit le processus) en mettant l’accent
sur l’environnement politique, dans ce cas d’espèce. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">La
reformulation de l’analyse du changement institutionnel.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Une étape
importante consiste à supposer que toutes les situations récurrentes sont façonnées
par un ensemble de règles institutionnelles, celles-ci étant des instructions
qui <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">interdisent</strong>, <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">exigent</strong> ou <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">permettent</strong> certaines actions et certains résultats. Une instruction
doit comprendre un des trois opérateurs déontiques</span></em><a style="mso-endnote-id:edn" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[9]</span></span></em></span></a><em style="mso-bidi-font-style:normal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"> (interdire, exiger, permettre) pour être considérée comme une règle.
Les trois opérateurs déontiques sont utilisés dans cette définition des règles</span></em><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. (p 170). En
conclusion, OSTROM fait apparaître en analysant les réponses institutionnelles
relatives aux difficultés nées de l’appropriation d’une ressource commune que
la création d’un tel système de gouvernance obéit aux mêmes processus que celui
de l’évolution d’un système existant vers un système plus efficace.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote-list"><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[1]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Élinor
OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur (juin 2010)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;mso-pagination:none;tab-stops:28.0pt 56.0pt 84.0pt 112.0pt 140.0pt 168.0pt 196.0pt 224.0pt 252.0pt 280.0pt 308.0pt 336.0pt;
mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><a style="mso-endnote-id:edn" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[2]</span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span>Cf </span><span style="font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:Arial;color:#000090" lang="FR">Action
collective et développement : Eric SABOURIN, Martine ANTONA (2003) :
http://www.la-garde-guerin.fr/</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[3]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes">
</span><span style="mso-tab-count:1"> </span>Aquifères
a un sens plus général que « nappe phréatique »</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[4]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span>En
France, en matière de biens immobiliers, la prescription y est
trentenaire ; plus, durant très longtemps, les droits d’eau y furent classés
« imprescriptibles » ; actuellement, la notion d’intérêt public
de la ressource domine mais restent imprescriptibles les droits d’eau prouvés
avant la Révolution de 1789.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[5]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes"> </span><span style="mso-tab-count:1"> </span>Dans
tous les cas analysés, la répartition équitable de la ressource aboutissait à
une perte pour chacun des appropriateurs puisque les difficultés reposaient sur
la surexploitation des aquifères.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[6]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Il
me semble plus expédient, pour la clarté de l’exposé, de raisonner avec le sens
sémantique anglo-saxon de « territoire sur lequel s’exercent les compétences
de son gouvernorat.»</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[7]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Car ce ne sont pas les obstacles techniques
qui empêchent les projets des hommes, mais le comportement des institutions,
entreprises, administrations, association ou autres. Celles-ci sont des êtres
vivants, ont leur propre vision du monde : elles habitent l’humanité, mais
échappent à la volonté des humains. Elles sont donc au centre de l’analyse, <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">d’autant que, en s’analysant elles-mêmes,
elles se transforment</strong></em> »<span style="mso-spacerun: yes">
</span>Thierry GAUDIN, L’écoute des silences<span style="mso-spacerun:
yes"> </span>1979.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" name="_edn8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[8]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Je
proposerais, comme synonyme, le terme de « syncrétique » afin
d’englober les aspects logique et qualitatifs du processus.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" name="_edn9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote">[9]</span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Déontique :
ce qui faut faire.</span></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-4#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/19GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ÉLINOR OSTROM CHAPITRE 3urn:md5:2d8fdb031fff1a9ea32154d7a16ce2252011-06-13T22:07:00+01:002011-06-26T06:30:46+01:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSDialogieHuertasPrincipes-de-conceptionZanjeras <link rel="File-List" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/%C3%89LINOR%20OSTROM%28chap3%29_fichiers/filelist.xml">
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<div class="Section1">
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;
font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">NOTES DE LECTURE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces notes relèvent de la lecture de la
traduction française en 2010 de la <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">Gouvernance
des biens communs</strong> d’Élinor OSTROM</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn1" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, prix Nobel d’économie
2009. Réalisons que l’œuvre originale date de 1990, donc qu’il pourra être
reproché à cette analyse de ne pas tenir compte de l’évolution de la pensée
depuis 20 ans</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn2" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">. Clairement, ma
vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de géographe
du développement local sur les biens communs de communauté villageoise en
France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et praticien de la
gestion de biens communs non négligeables dans un département, la Lozère, où
aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement viable sans une
optimisation efficace des ressources apportés par les bien communs ;
situation qui a perduré au moins jusqu’en 1962, date à laquelle l’État français
s’est mis en tête qu’aucune croissance économique n’était possible sans une
destruction préalable, par voies légales et réglementaires, des solidarités
rurales dont les biens communs étaient la représentation la plus visible.
L’issue de la guerre d’Algérie n’a conduit à aucune conscience politique sur le
point de la spoliation, par l’État français, des tribus berbères de leurs biens
communs ; quant au conflit de Nouvelle Calédonie, s’il a permis à Rocard
d’offrir une réponse institutionnelle adaptée à la gestion des biens claniques
kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de conscience nationale que la dérive de
la classe politique sur les biens communs apporterait, mutatis mutandis, son
lot de tempêtes destructrices du contrat social local en France. La partie la
plus visible des recherches d’OSTROM (son prix le met en évidence) s’inscrit
dans un corpus immense de recherches, menées aux EU sur le sujet, recherches
qui n’avaient pas diffusées en Europe alors que nous étions des dizaines de
praticiens et de chercheurs à ramer sur des questions auxquelles des réponses,
plus ou moins complètes, existaient ailleurs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Mises au point </span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">(1) Le présent travail m’attire assez souvent
des remarques sur la « productivité » des processus de mise en valeur
des biens communs. Indépendamment du sens féérique fatal du mot (qui le vide de
valeur sémantique sûre et de tout sens technique possible), prendre le bénéfice
à très court terme comme grille d’analyse de l’efficacité économique de
l’action humaine aboutit à éliminer du raisonnement global les processus à
cycle plus long (ou plus court) que le cycle annuel. Tous ceux qui travaillent
sur la notion de bien commun prennent rapidement conscience avoir à faire à des
cycles longs, voire très longs ; Elinor OSTROM le met en évidence dans sa démarche
lorsqu’elle décortique la notion d’<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">actualisation</strong>.
Le principe d’actualisation paraît comme un ressort fondamental des règles de décision
de l’action humaine (je propose même l’existence d’une dialogie implicite
<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">actualisation/opportunisme</strong> dans
toutes décisions). Tous ceux qui travaillèrent soit comme forestiers soit comme
agriculteurs dans leur vie savent, dans leur OS (Operating System) personnel,
que le moindre des gestes qu’ils accomplirent créait de la richesse, non
seulement en produits (au compte de résultat) mais aussi en patrimoine (au
bilan) ; plus : qu’en cycle long, la création de richesse s’affecte,
plus naturellement et facilement, à la valorisation du patrimoine qu’à celle
des produits.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(2) Dans son intervention à Montpellier, le 20 juin 2011, OSTROM a insisté sur la définition robuste des limites de l'ensemble des appropriateurs ; à côté des limites de la ressource.<br /> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:center" align="center"><span style="font-size:20.0pt;mso-bidi-font-size:12.0pt;font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">ÉLINOR OSTROM (Chap III)</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"><o:p> </o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-size:16.0pt;mso-bidi-font-size:
12.0pt;font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">3 ANALYSE DE SYSTÈME DE
RESSOURCES COMMUNES DURABLES AUTO-ORGANISÉS ET AUTOGOUVERNÉS</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ostrom
</span></strong><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">propose
de déterminer les questions clés des systèmes de gestion de biens communs. A
partir des situations de terrains sur deux critères : (1) mise en place
par les appropriateurs eux-mêmes des règles et de leur respect ; (2)
perdurabilité des systèmes mis en place (100 à 1000 ans). Elle émet l’hypothèse
que ces systèmes perdurent par une gestion adaptée des règles opérationnelles
qu’ils adoptèrent à l’expérience ; il paraît improbable que de tels systèmes
aient trouvé dès l’origine (1) le bon ensemble des règles ; (2) le bon
processus d’adaptabilité à un environnement variable (guerres, catastrophe, météorologie,
épidémies, etc …). Elle les qualifie de robuste et en situation d’équilibre
institutionnel</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn3" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Mais aussi que, dans des environnement caractérisés
par des niveaux d’incertitude élevés, il lui paraît nécessaires de rechercher
la spécificité pertinente qui qualifierait les biens communs mis en œuvre :
« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Je n’affirme pas que les
institutions mises en œuvre dans ces situations sont optimales. En fait, étant
donné les importants niveaux d’incertitude et la difficulté de mesurer les bénéfices
et les coûts, il serait extrêmement difficile d’obtenir une mesure éloquente de
l’optimalité</em>.»</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <strong style="mso-bidi-font-weight:normal"><em style="mso-bidi-font-style:normal">Cependant, je n’hésite pas à qualifier ces
institutions de succès</em></strong>. » <span style="mso-spacerun:
yes"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les prouesses réalisées par les systèmes
perdurables ne furent jamais égalées par les systèmes d’irrigation mise en
place dans le monde depuis 25 ans : il faudra examiner si l’analyse des
systèmes infructueux valide les principes apparus des système fructueux.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">L’analyse devrait permettre (1) d’éprouver la
supériorité présumée de la propriété privée sur la propriété commune dans les
cas de biens caractérisés par un équilibre précaire et délicat. Les économistes
admettent, d’une part, qu’il est techniquement impossible de créer des droits
de propriétés sur des ressources fugitives mais, d’autre part, que la propriété
commune est vouées soit à la destruction, soit à des coûts de négociations
excessifs ; (2) de savoir si les principes de conception apparus
permettront d’apporter réponses aux difficultés de gestion des biens communs
dans le tiers-monde.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(La thèse d’OSTROM fait apparaître, au
praticien français de la gestion de biens communs des collectivités
villageoises (bien sectionaux), par ailleurs spécialiste des systèmes géographiques
locaux, deux nouveaux champs d’étude : (1) l’inadaptation de la loi française
de plus en plus flagrante à une gestion efficace des biens communs à caractère
immobilier ; que ce soit celle du 10 juin 1793, l’ordonnance d’avril 1946
ou la loi catastrophique du 9 janvier 1985. La loi du 21 juin 1865 sur les
associations syndicales n’a pas modifié le pronostic sur la prise en charge par
les acteurs locaux de leurs affaires parce que peu généraliste ; (2) les
données qui ne pouvaient qu’échapper aux politologues américains néoinstitutionnalistes :</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">L’appropriation immobilière aux EU s’inscrit d’emblée dans un
processus d’accès à la propriété privée alors que, sur le plan mondial,
l’appropriation commune à partir de la notion de « territoire tribal ou
clanique » reste dominante. La mise en place tardive dans l’histoire de
l’humanité de la notion de propriété privée part de deux pôles : Rome et
la Chine, avec des évolutions différentes.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Nous pouvons affirmer aujourd’hui que, en Europe, les biens
communs des collectivités villageoises constituent le résidu de l’appropriation
privée du territoire au fur et à mesure de la diffusion de la population en des
lieux de plus en plus périphériques.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Deux logiques dominent cette appropriation privée : (1) la
ressource est le volume du sol vivant utile</span><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn4" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, pas la surface du
territoire ; (2) avec, comme corollaire, la distance de la <span style="mso-spacerun: yes"> </span>terre appropriée au tas de fumier, donc
au lieu d’implantation résidentiel. En pratique, toute collectivité villageoise
est contrainte de trouver les bons équilibres entre la consommation et la
production des stocks de sol et de bois</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn5" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, d’une part, et
d’autre part, le coût en temps et travail généré par la cueillette et l’apport
au centre des ressources périphériques. <span style="mso-spacerun:
yes"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">L’appropriation (vers la propriété privée) aux EU est, dés
l’origine, dominé par le principe de liberté alors que, tout spécialement en
France depuis 1789, en matière d’appropriation, c’est le principe d’égalité
devant la loi qui domine.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes"> </span>Sur le plan
institutionnel, en France, le pouvoir central, à partir de Charles IX</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn6" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[6]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, s’établit comme « protecteur »
des biens communs des collectivités villageoises. La situation devient
particulièrement nette à partir de l’ordonnance sur les eaux et forêts du mois
d’août 1669 (Louis XIV) lorsque l’administration royale considère que les
forêts des collectivités villageoises participent à la stratégie royale pour
une marine militaire au service de la politique du roi. L’Angleterre va choisir
une tout autre voie avec l’appropriation individuelle des biens communs des
paroisses par le processus des enclosures.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left:0cm;mso-add-space:auto;
text-align:justify;text-indent:0cm;mso-list:l2 level1 lfo6"><!--[if !supportLists]--><span style="font-family:Symbol;mso-fareast-font-family:Symbol;mso-bidi-font-family:
Symbol;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-list:Ignore">·<span style="font:7.0pt "Times New Roman"">
</span></span></span><!--[endif]--><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">Pour avoir assisté aux prises de décision (de la collectivité)
journalières au consensus (ce qu’OSTROM nomme « les arènes locales »)
afin de régler les difficultés apparues dans la gestion de biens communs, je
peux affirmer qu’elles sont très formatées « par la contrainte ». </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces quelques remarques visent à préciser la thèse
d’OSTROM ; pas à la contester : le rééquilibrage entre bénéfices
social et économique sous l’effet des contraintes nées des aléas paraît un des
moteurs puissants de l’efficacité au jour le jour de la gestion des biens
communs.)</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn7" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[7]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Tenures
communales dans les prairies et forêts de haute montagne :</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">OSTROM, au vu de précédentes études, caractérise
les biens communs selon leur type : (1) prairie alpine, (2) forêts, (3)
terres incultes, (4) systèmes d’irrigation, (5) chemin d’accès ; et
suivant l’incertitude de leur productivité</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn8" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[8]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> économique
annuelle : (1) la valeur de la production par unité de terre est
faible ; (2) la fréquence et la fiabilité de l’utilisation ou du rendement
sont faibles ; (3) la marge d’amélioration ou d’intensification est
faible, (4) un vaste territoire est nécessaire pour une utilisation effective ;
(5) des groupes relativement importants sont nécessaires pour les activités
d’investissement de capital. Le croisement fait apparaître d’autres
notions : (1) les biens communs par destination comme les chemins ;
(2) les biens communs par organisation comme les systèmes
d’irrigation ; (3) les biens communs par choix au consensus d’efficacité économique
comme les forêts, les pâturages ou les terres incultes.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Trois processus apparaissent et étayent la thèse :
(1) la gestion depuis l’origine des biens communs par les appropriateurs de la
collectivité villageoise ; (2) les systèmes qui perdurent sont plutôt à
logique d’exclusion</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn9" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[9]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> ; (3) les
essais de privatisation de biens communs révèlent une perte d’efficacité économique
par rapport à la mise en valeur commune. (« .. <em style="mso-bidi-font-style:
normal">Les clôtures de champs ouverts au dix-huitième siècle <strong style="mso-bidi-font-weight:normal">redistribuèrent</strong> les revenus agricoles
existants, au lieu d’<strong style="mso-bidi-font-weight:normal">accroître le revenu
total grâce à une amélioration de l’efficacité</strong> </em>… » (R.C. ALLEN
1982)) ou Margaret McKean 1982 : « .. <em style="mso-bidi-font-style:
normal">N’a pas rencontré d’exemple de communaux ayant été victimes de
destruction écologique alors qu’il s’agissait toujours de communaux</em>
... ». Cas de (1) Torbel Suisse, (2) Villages de Hirano, Nagaike et
Yamanaka, Japon.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Institutions
des systèmes d’irrigation de huertas</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Nous passons dans du plus complexe : (1)
les systèmes d’irrigation relève de la création par entreprise humaine ;
(2) dans le cas de l’Espagne du sud, ces systèmes furent créés par le pouvoir
arabe (il s’agit de techniques mises au point par les civilisation qui se succédèrent,
au Moyen Orient, pendant trois mille ans), probablement dans les années
830-850 ; (3) existe un conflit de logique entre l’appropriation issue du
droit musulman</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn10" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[10]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> et celle issue du
droit romain ; (4) pour faire simple, en Espagne la <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">reconsquita </strong>a été « financée » par l’attribution de biens
communs aux collectivités villageoises</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn11" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[11]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> rentrant dans le
giron des royaumes catholiques ; (5) le génie espagnol est d’avoir accepté
que les systèmes d’irrigation soit administré exclusivement par les
appropriateurs de terres irriguées ; (6) nous remarquons, sur ces
exemples, que le processus de reconquista a concurrencé l’autre processus européen
de gouvernance qui s’est développé à la même époque : la féodalité ;
(7) il s’agit de communautés d’appropriateurs importantes, comprises entre
20 000 (Valence) agriculteurs et 2 500 (Alicante). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ostrom met en évidence, par ces exemples de
systèmes économiques et sociaux très complexes reposant sur des ressources
incertaines, l’efficacité potentielle de la gestion des biens communs à long
terme. Nous savons, de mieux en mieux, que le territoire, quelles que soient
les données climatiques, livrés à lui-même, stocke de l’énergie et crée du
sol ; donc, en terme comptable, augmente continûment l’actif territorial
(le patrimoine). Les exemples des huertas espagnoles montrent que la gestion
commune par ses appropriateurs d’une ressource incertaine avec comme objectif
sa répartition équitable entre eux peut optimiser la valeur des flux produits
au centre ; nous découvrons, à nouveau, le modèle justificatif des biens
communs</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn12" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[12]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> : accumuler
au centre (dans le cas des huertas, les parcelles jardinées en propriété privée)
les ressources incertaines disséminées à la périphérie, processus qui aboutit à
une amélioration du revenu total, à une augmentation de création de valeur dans
tous les cas de figures. Tous les chercheurs qui ont analysé ces systèmes
concluent à une efficacité et une durabilité remarquables malgré les aléas politiques
qu’ils subirent durant douze siècles. <span style="mso-spacerun:
yes"> </span>Cas de (1) Valence, (2)<span style="mso-spacerun: yes">
</span>Murcie et Orihuela, (3) Alicante</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Communautés
d’irrigation des zanjeras aux Philippines</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les systèmes de zanjeras</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn13" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[13]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">, parmi les biens
communs, intéressent à plusieurs titres : (1) importance des caractéristiques
dynamiques ; (2) dimension patrimoniale réduite avec un taux de rotation
des appropriateurs singuliers ; (3) cycle de gestion du système
d’irrigation annuel ; (4) systèmes rudimentaires avec engagement intensif <span style="mso-spacerun: yes"> </span>de main-d’œuvre ; (5) ils partagent
des droit d’usage de terres, des droits d’irrigation, de connaissances et
savoir-faire techniques ; (6) les droits de propriété sur la terre sont
antérieurs (ou concomitants) à la création du syndicat ; (7) la logique du
contrat repose sur la mise à disposition de la terre et de la totalité des
fruits contre un entretien total du système d’irrigation et son efficacité. Les
appropriateurs des droits d’irrigation peuvent être des propriétaires privés,
des locataires de biens privés ou des locataires des biens de la zanjeras. Les
biens propres de la zanjeras sont partagés en parts sociales (<em style="mso-bidi-font-style:normal">atar</em>) équivalentes comportant tous une
parcelle d’amont, une parcelle d’aval et une parcelle intermédiaire à
exploiter. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">OSTROM remarque que les ingénieurs ne trouvent
pas optimum l’utilisation de l’eau par les zanjeras ; tandis que les
appropriateurs se disent satisfait du fonctionnement mais trouvent lourdes les difficultés
liées aux dégâts infligés chaque année au barrage. </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">(Pour le géographe du développement local, les
zanjeras représentent une évolution des systèmes géographiques locaux singulière :
(1) notre planète a vu se développer, au cours de l’histoire des hommes, deux pôles
de la propriété privée : la Chine et Rome (l’Europe) ; (2) les Philippines
se situent aux confins de la civilisation chinoise ; (3) l’Espagne affirme
des droits politiques sur les Philippines en 1565 ; (4) en pratique,
l’appropriation du territoire aux Philippines a été conduite par les ordres
religieux catholiques ; nous (je) n’en connaissons pas les modalités
pratiques et l’histoire ; (5) les zanjeras paraissent avoir continué à
prospérer sous la tutelle EU (1898) ; (6) en général, les biens communs
représentent le résidu non approprié ou non appropriables du territoires. Les
zanjeras sont un exemple de biens communs créés ex nihilo</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn14" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[14]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> ; ils ouvrent
un champ institutionnel remarquable. L’obligation de ces institutions de se
transformer en entreprises privées paraît conforme aux doctrines néolibérales
dominantes.) </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><strong style="mso-bidi-font-weight:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Similitudes
entre les institutions de ressources communes durables et auto-organisées.</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><em style="mso-bidi-font-style:
normal"><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« Malgré
toutes les différences entre les situations de ressources communes … toutes
partagent des similitudes fondamentales… Par contraste avec l’incertitude
intrinsèque à ces environnements, les populations de ces endroits ont fait
montre de stabilité durant de longues périodes de temps …<span style="mso-spacerun: yes"> </span>Au lieu de me pencher sur des règles spécifiques,
j’examine un ensemble de sept principes qui caractérisent toutes ces
institutions solides de ressources communes, plus un huitième principe, utilisé
dans les cas plus complexe et de plus grande échelle… Par « principe de
conception », j’entends un élément ou une condition essentielle … » </span></em><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Tableau 3.1</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">1/ Des limites clairement définies</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">(1) Les
individus ou ménages possédant des droits de prélever des unités d’une
ressource commune doivent être clairement définis, ainsi que (2) les limites de la
ressource commune en tant que telle</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">2/ Concordance entre les règles
d’appropriation<span style="mso-spacerun: yes"> </span>et de fourniture
et les conditions locales.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
règles qui restreignent, en terme de temps, d’espace, de technologie et/ou de
quantité d’appropriation des unités de ressource sont liées aux conditions
locales et aux obligations en termes de main d’œuvre, de matériels et/ou
d’argent</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">3/ Des dispositifs de choix collectif</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">La
plupart des individus concernés par des règles opérationnelles peuvent
participer à la modification des règles opérationnelles</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">4/ La surveillance</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
surveillants, qui examinent les conditions de la ressource commune et le
comportement des appropriateurs, rendent compte aux appropriateurs ou sont des
appropriateurs eux-mêmes</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">5/ Des sanctions graduelles</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
appropriateurs qui transgressent les règles s’exposent à des sanctions
graduelles (en fonction de la gravité et du contexte de l’infraction) par les
autres appropriateurs et/ou par les agents travaillant pour le compte des
appropriateurs</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">6/ Mécanismes de résolution des conflits</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
appropriateurs et leurs représentants disposent d’un accès rapide à des arènes
locales bon marché pour résoudre les conflits entre appropriateurs ou entre les
appropriateurs et leurs représentants ou agents</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">7/ Reconnaissance minimale des droits
d’organisation</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
droits des appropriateurs d’élaborer leurs propres institutions ne sont pas
remis en cause par les autorités gouvernementales externes</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">8/ Entreprises imbriquées</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">« <em style="mso-bidi-font-style:normal">Les
activités d’appropriation, de fourniture, de surveillance, d’application des règles,
de résolution des conflits et de gouvernance sont organisées par de multiples
niveaux d’entreprises imbriquées</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Les « <strong style="mso-bidi-font-weight:
normal">principes de conception </strong>» d’Élinor OSTROM, pour un observateur
attentif des systèmes géographiques locaux, par ailleurs praticien de biens
communs importants, peuvent être reconnus comme robustes et bien hiérarchisés.
Pour le 8<sup>ème</sup> principe, remarquons que, déjà, toute activité paysanne
« fait système », avec plusieurs « ateliers » en série ou
en parallèle, réalisés dans le cadre d’une institution juridiquement et économiquement
floue : la famille. L’hypothèse que la culture paysanne de lointaine
origine porte des principes de coopération relativement universels, lorsqu’il
s’agit de cas de relations vécues comme forcément de longue durée ; une
telle hypothèse doit être vérifiée dans le cas de la création ou d’existence de
biens communs.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">OSTROM remarque cependant : « <em style="mso-bidi-font-style:normal">Je ne pense pas qu’il soit possible de déterminer
des principes nécessaires et suffisants pour les institutions durables, étant
donné que faire fonctionner des institutions requiert une volonté fondamentale
de la part des individus impliqués </em>».<span style="mso-spacerun:
yes"> </span>En clair, la grille d’analyse des principes de conception
permet de pronostiquer la durabilité potentielle d’une institution, pas de
garantir son efficacité.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Aujourd’hui, la démarche néo-institutionaliste
d’OSTROM fait émerger (1) quantité de biens potentiellement communs, par
exemple, la connaissance, le savoir-faire, le contenu des génomes dans
l’environnement technique existant ; (2) et un processus potentiellement
très efficace de les gouverner. S’ouvre deux champs de recherche importants :
(1) qualifier et délimiter les biens communs ; (2) en établir les règles
de gouvernance et d’appropriation générales afin de créer, ex nihilo, de
nouvelles institutions créatrices de valeurs économique et sociale pour tous.
Je donnerais l’exemple, en France, du processus de création d’Assemblées</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn15" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[15]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> en Haute-Loire et
haute Ardèche au 19<sup>ème</sup> siècle et aussi, celui de la loi du 21 juin
1865 créant les associations syndicales.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Enfin, apparaît un nouveau territoire où les
droits de l’homme méritent d’être définis afin de dégager une nouvelle
dimension du développement. (Cf la démarche EU sur les droits individuels aux télécommunications
et à internet.)</span><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_edn16" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[16]<!--[endif]--></span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align:justify"><span style="font-family:
"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"><span style="mso-spacerun: yes"> </span><span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote-list"><!--[if !supportEndnotes]--><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<!--[endif]-->
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[1]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Élinor
OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur (juin 2010)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom:0cm;margin-bottom:.0001pt;text-align:
justify;mso-pagination:none;tab-stops:28.0pt 56.0pt 84.0pt 112.0pt 140.0pt 168.0pt 196.0pt 224.0pt 252.0pt 280.0pt 308.0pt 336.0pt;
mso-layout-grid-align:none;text-autospace:none"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[2]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Cf </span><span style="font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:Arial;
color:#000090" lang="FR">Action collective et développement : Eric SABOURIN, Martine
ANTONA (2003) : http://www.la-garde-guerin.fr/</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[3]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Joseph
STIGLITZ propose la notion d’équilibre entre les bénéfices économiques et les bénéfices
sociaux (Le triomphe de la cupidité 2011)</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[4]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Les
forêts représentent les systèmes de production de sol les plus efficaces que
nous connaissons ; en Cévennes, la culture du châtaignier, l’arbre le plus
productif en création de sol de nos climats, le met en évidence à l’échelle
d’une génération. Sur les Causses secs (création de sol par les résineux) le
cycle de production/destruction de sol serait de l’ordre de 500 ans.<span style="mso-spacerun: yes"> </span></span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[5]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Dans
les hautes terres fertiles (planèzes volcaniques), nous voyons se mettre en
place un processus de boisement commun à la maille village (hameau) à partir
d’un épisode historique local où le bois énergie pour l’usage domestique a fait
défaut. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[6]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Roi
de France de 1560 à 1574, ordonnance de ( ?) 1572.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[7]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Ceux
qui ont vécu le fonctionnement au jour le jour de l’utilisation de bien
sectionaux en connaissent<span style="mso-spacerun: yes"> </span>l’équilibre
conflictuel des relations, à peu près du même type que celle des relations
familiales.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[8]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>J’emploie
le terme de « productivité » par facilité, sans éclaircir le
concept ; dans ces cas d’espèce, les appropriateurs évaluent au consensus
les productions annuelles en fruit et l’intérêt de leur répartition.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align:justify"><a style="mso-endnote-id:
edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin;color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[9]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>En
France, les biens communs des collectivités villageoises avaient plutôt une
logique d’inclusion (même si la dialogie inclusion/exclusion joue pratiquement
en temps réel sur les décisions de la collectivité) : recrutement de compétences
rares (forgerons, </span><span style="font-family:"Times New Roman";
color:#000090" lang="FR">curés, instituteurs, soignant, béates en Haute-Loire et Ardèche).
Comparer aussi les destins des pareries de La Garde Guérin et de Malbosc</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn10" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[10]<!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span></span><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">L’appropriation de
la terre repose sur la plantation d’arbres ou sur l’irrigation.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn11" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family:Cambria;mso-ascii-theme-font:minor-latin;mso-hansi-theme-font:
minor-latin" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[11]<!--[endif]--></span></span></span></a><span lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span></span><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">Ces concessions,
commises sous l’empire de la nécessité, avec garantie</span><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR">d’inaliénabilité
(mainmorte) furent contestées par la partie éclairé et riche du pouvoir dès le
terme du processus de reconquête (1492) avec mise en place de processus de récupération
jusqu’au 19<sup>ème</sup> siècle. L’histoire des biens des communautés
villageoises en Espagne est singulière par rapport au reste de l’Europe de
droit écrit. </span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn12" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[12]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Le
modèle logique de l’entonnoir.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn13" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[13]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Les définitions
du mot renvoient aux présents systèmes d’irrigation !</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn14" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[14]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Cf
aussi, dans le moyen âge languedocien les cas des pareries.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn15" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[15]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Les
assemblées sont des structures établies par les communautés villageoises dont
le but était de construire un bâtiment à trois fonctions : l’agora du
village, logement d’une enseignante, qui devait aussi prendre soin des
personnes âgées et des malades : la béate.</span></p>
</div>
<div style="mso-element:endnote" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="mso-endnote-id:edn" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#_ednref" name="_edn16" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color:#000090" lang="FR"><span style="mso-special-character:footnote"><!--[if !supportFootnotes]-->[16]<!--[endif]--></span></span></span></a><span style="font-family:"Times New Roman";color:#000090" lang="FR"> <span style="mso-tab-count:1"> </span>Cf </span><span style="font-family:"Times New Roman";mso-bidi-font-family:Times;
color:#000090" lang="FR">Bruce Kushnick, directeur exécutif de l'Institut de nouveaux réseaux.</span></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-%C3%89LINOR-OSTROM-CHAPITRE-3#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/18GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ÉLINOR OSTROM CHAPITRE 2urn:md5:6ff0eea2fcba25cbfc22de095930a2422011-01-14T09:45:00+00:002011-01-14T10:02:48+00:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS <div class="Section1">
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><strong style=""><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">NOTES DE LECTURE</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Ces notes relèvent de la lecture de la
traduction française en 2010 de la <strong style="">Gouvernance
des biens communs</strong> d’Élinor OSTROM</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[1]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">, prix Nobel d’économie
2009. Réalisons que l’œuvre originale date de 1990, donc qu’il pourra être
reproché à cette analyse de ne pas tenir compte de l’évolution de la pensée
depuis 20 ans</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[2]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">. Clairement, ma
vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de géographe
du développement local sur les biens communs de communauté villageoise en
France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et praticien de la
gestion de biens communs non négligeables dans un département, la Lozère, où
aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement viable sans une
optimisation efficace des ressources apportés par les bien communs ;
situation qui a perduré au moins jusqu’en 1962, date à laquelle l’État français
s’est mis en tête qu’aucune croissance économique n’était possible sans une
destruction préalable, par voies légales et réglementaires, des solidarités
rurales dont les biens communs étaient la représentation la plus visible.
L’issue de la guerre d’Algérie n’a conduit à aucune conscience politique sur le
point de la spoliation, par l’État français, des tribus berbères de leurs biens
communs ; quant au conflit de Nouvelle Calédonie, s’il a permis à Rocard
d’offrir une réponse institutionnelle adaptée à la gestion des biens claniques
kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de conscience nationale que la dérive de
la classe politique sur les biens communs apporterait, mutatis mutandis, son
lot de tempêtes destructrices du contrat social local en France. La partie la
plus visible des recherches d’OSTROM (son prix le met en évidence) s’inscrit
dans un corpus immense de recherches, menées aux EU sur le sujet, recherches
qui n’avaient pas diffusées en Europe alors que nous étions des dizaines de
praticiens et de chercheurs à ramer sur des questions auxquelles des réponses,
plus ou moins complètes, existaient ailleurs.<span style=""> </span></span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">ÉLINOR OSTROM</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS (chap. II)</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Chercheur en politologie, OSTROM propose une
approche institutionnelle</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[3]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> de la gouvernance
des biens communs ; (approche caractérisée par son accord avec les théories
économiques néolibérales</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[4]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">). Cette approche
présente l’avantage d’exiger l’analyse exhaustive</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[5]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> du champ de la
recherche, en particulier, de la complexité née des interactions entre toutes
les variables, qualitatives et quantitatives. A priori, cette approche (1) négligera
les apports de l’analyse systémique (au vrai, je la soupçonne de ne pas maîtriser
la technique comptable, même si elle parle à bon escient de variables de stock
et de variable de flux) et (2) l’utilisation de représentations mathématiques
qui permettent de valider l’analyse</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[6]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> ; par exemple
(3) les mathématiques des fractales (alors qu’il paraît possible de comprendre
la complexité institutionnelle par une représentation fractale</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[7]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">) ; ou aussi
(4) les mathématiques du chaos qui permettraient de définir les règles
institutionnelles comme des attracteurs des systèmes géographiques locaux
soumis à 3 et plus variables structurantes</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[8]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Ainsi les (1) institutions organisant les
biens communs apparaissent comme une modalité intéressante entre les (2)
institutions organisant les biens publics et (3) celles organisant les biens
privés.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">2/<span style=""> </span>UNE
APPROCHE INSTITUTIONNELLE DE L’ÉTUDE DE L’AUTO-ORGANISATION ET DE
L’AUTOGOUVERNANCE DANS LES SITUATIONS DE RESSOURCES COMMUNES</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">« <em style="">Des
questions se posent quant aux combinaisons de variables qui (1) augmenteront la
probabilité initiale d’auto-organisation, (2) renforceront la capacité des
individus à poursuivre les efforts auto-organisés <strong style="">dans la durée</strong> ou (3) dépasseront la capacité d’auto-organisation
visant à résoudre les problèmes de ressources communes <strong style="">sans aucune forme d’aide extérieure</strong></em>. » Ostrom demande
comment éviter les effets pervers de l’action indépendante ? Il existe
deux théories bien acceptées en réponse : celle de la firme et celle de l’État.
Constat final : « <em style="">Savoir
comment une communauté de citoyens peut s’organiser elle-même pour résoudre les
problèmes de mise en place d’institutions, d’engagement et de surveillance
demeure une <strong style="">énigme théorique</strong></em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">(J’ai quelques difficultés sémantiques avec la
traduction : le terme de « problèmes » y est généralement employé,
qu’il s’agisse de problèmes vrais énonçables,<span style=""> </span>de difficultés logiques, de difficultés de compréhension, ou
de situations complexes. Le plus simple paraît de reprendre le terme de problème
en précisant, si possible, le cas</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[9]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">.)</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">La situation de ressource
commune </span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">:</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Les ressources communes et les unités de ressources.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">« <em style="">Une
bonne manière de se représenter les systèmes de ressources est de les comparer à
des variables de stock qui sont capables de produire une quantité maximale de
variables de flux sans porter atteinte aux stocks et au système de
ressources. </em>». Il s’agit de caractériser le plus exactement possible
les variables du système. (Ostrom nomme « appropriateurs » les
individus qui prélèvent des unités de ressource d’un bien commun et analyse les
ressources rares de leur point de vue ;<span style=""> </span>« fournisseurs », ceux qui organisent<span style=""> </span>la fourniture d’une ressource
commune ; « producteurs » ceux qui entreprennent des actions
visant à la subsistance du système.). Elle développe très largement le caractère
plus ou moins « <strong style="">soustrayables</strong> »
de ces ressources. </span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Des appropriateurs rationnels dans les situations de ressources
communes</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">« <em style="">Les
décisions et actions des appropriateurs de ressources communes … sont généralement
celles d’individus rationnels se retrouvent dans des situations complexes et
incertaines. Le choix par un individu du comportement qu’il adoptera dans une
situation particulière dépendra de sa vision des avantages et coûts des
actions<span style=""> </span>et du rapport qu’il
percevra entre ces derniers et les résultats</em> … ». Comme pour les
ressources, OSTROM propose de caractériser les variables qui influencent les décisions
des appropriateurs en mettant l’accent sur la notion d’<strong style="">actualisation</strong> : un appropriateur ne réagira pas de la même
manière si l’unité de ressource correspond à une opportunité instantanée ou si
des actions dans le temps sont nécessaires pour parvenir à la cueillir. Ostrom
aboutit au constat que, dans les situations de ressources communes, les
interactions entre appropriateurs vident le « <strong style="">principe de rationalité </strong>» de sens ; nous pouvons dire
que, dans une telle situation, les actions des appropriateurs seront limitées à
ce qui leur est rapidement possible (actualisation) au détriment de gains à
long terme, voire à la valorisation d’un patrimoine. Faire ce qu’ils préfèrent
parmi ce qui est possible. La mise au point de l’institution revient à tester
tous les possibles.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">(<strong><span style="">Actualiser</span>,</strong> c’est transformer une <strong><span style="">valeur
future</span></strong> en <strong><span style="">valeur actuelle</span></strong> en tenant
compte du fait que plus la durée séparant le futur du présent est longue plus
la valeur actuelle se réduit. Le taux d’actualisation en matière de prêt, par
exemple, correspond à l’intérêt)</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[10]</span></span></span></a></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Interdépendance, action indépendante
et action collective</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">« <em style="">Lorsque
des appropriateurs agissent de manière indépendante dans le cadre d’une
ressource commune produisant des unités de ressource peu abondante, les bénéfices
nets totaux qu’ils obtiennent habituellement seront inférieurs à ce qui aurait
pu être engrangé s’ils avaient coordonné leurs stratégies d’une manière ou
d’une autre. </em>» « <em style="">Les
appropriateurs de ressources communes ne sont nullement contraint d’agir indépendamment</em>. »
OSTROM propose d’analyser les conditions d’actions ensemble à partir de
processus bien connus : la théorie de la firme et la théorie de l’État. </span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-left: 0cm; text-align: justify; text-indent: 0cm;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">La théorie de la
firme</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">
est basée sur l’hypothèse que lorsqu’un acteur découvre une opportunité économique,
il dispose de la possibilité rationnelle d’impliquer un nombre optimum de
partenaires dans un éventuelle processus de valorisation des ressources engagées
par voie contractuelle, contrats qui établissent la dépendance des partenaires
(par exemple, salariés) aux décisions de l’acteur (par exemple, entrepreneur).
Les profits de l’entreprise reste acquis à l’entrepreneur. L’entrepreneur a un
intérêt majeur à organiser le plus efficacement possible la firme afin de
maximiser ses profits. </span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 0cm; text-align: justify; text-indent: 0cm;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">La théorie de l’État</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> est basée sur
l’hypothèse que, si le gouverneur dispose du monopole de l’usage de la force,
il détient la possibilité d’imposer les organisations les plus efficaces de
toutes les variétés humaines possibles d’activités. Un gouverneur <strong style="">sage</strong> imposera des organisations qui
maximalisent le bien-être économique des gouvernés.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Dans les deux théories « <em style="">la charge de l’organisation de l’action
collective revient à un seul individu dont les bénéfices sont proportionnels au
surplus généré</em>. » Dans les deux cas, l’organisateur doit disposer des
moyens de contrôle et de sanction nécessaires à la maintenance correcte de
l’organisation fixée. <em style="">Elles </em>(les deux
théories)<em style=""> expliquent (1) comment un
nouveau dispositif institutionnel peut être obtenu ; (2) comment des
engagements crédibles peuvent être pris ; (3) pourquoi une surveillance
doit être fournie.</em></span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Trois problèmes : la
mise en place, l’engagement et la surveillance</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Les théories en cours font apparaître les
problèmes que doivent résoudre les appropriateurs de biens communs afin
d’instituer une organisation susceptible d’optimiser au mieux la ressource
commune.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-left: 18pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Le problème de la
mise en place</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> de l’organisation. « <em style="">Les
institutions sont demandées parce qu’elles améliorent le bien-être des acteurs
rationnels</em>. »</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpMiddle" style="margin-left: 18pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Le problème des
engagements crédibles</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> des appropriateurs envers l’organisation. « <em style="">La question immédiate est qu’un groupe
auto-organisé doit résoudre le problème de l’engagement sans autorité externe</em>. »</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 18pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Le problème de la
surveillance mutuelle</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> des appropriateurs les uns envers les autres. « <em style="">De manière presque invariable la sanction
est coûteuse pour celui qui l’impose, tandis que les bénéfices sont répartis
entre les membres</em> (Jon ELSTER). »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Définir
le cadre de l’enquête</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">« <em style="">Comprendre
comment les individus résolvent des problèmes particuliers dans des situations
réelles requiert une stratégie de va-et-vient entre la sphère de la théorie et
celle de l’action</em>. » Ostrom propose d’ajuster les théories au fait que
des groupes ont surmonté les problèmes de mise en valeur de biens communs, (même
si la prévision afin qu’un groupe règle les problèmes de l’action interdépendante
est, en général, défavorable). Elle conteste les postulats scientifiques
consensuels sur l’action collective : (1) le système fonctionnerait
toujours selon le dilemme du prisonnier (DP) ; (2) un seul niveau
d’analyse suffirait.</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpFirst" style="margin-left: 18pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Le problème
d’appropriation et de mise en place</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">. En pratique, tous les systèmes de ressources
communes sont singuliers en fonction des nombreux paramètres qui les caractérisent.
A priori, il n’existe aucun mix de solutions généralisables que ce soit en matière
de mise en place d’une organisation ou en matière de règles d’appropriation. « <em style="">Il n’existe pas un « bon » moyen
de modéliser l’action collective : des modèles différents impliquent des
hypothèses différentes sur la situation et mènent à des conclusions
substantiellement différentes</em>. (P. OLIVER) »</span></p>
<p class="MsoListParagraphCxSpLast" style="margin-left: 18pt; text-align: justify; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">De multiples nivaux
d’analyse</span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">. Ostrom distingue trois niveaux d’analyse à partir des
structures de principe constatées : choix opérationnels, choix collectifs,
choix constitutionnels (ou aussi : la pratique, les règles, les principes
généraux du droit). </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Par sa formalisation de ces deux points,
Ostrom explique « comment marchent » les systèmes de biens communs.
Elle pose ainsi les bases d’une épistémologie robuste de recherche scientifique
en matière d’institutions humaines en général : les conclusions que la
gouvernance des biens communs mettent en évidence peuvent être étendus, mutatis
mutandis, à la gestion des biens privés ou des biens publics.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">L’étude
des institutions dans les situations de ressources communes</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Ostrom situe clairement son enquête dans le
champ de l’institutionnalisme (ou, plutôt, le néo-institutionnalisme)</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[11]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> et la méthode
connue d’analyse institutionnelle. Elle nous expose le « pas-à-pas »
de son étude. (bernard garrigues, ce 25 décembre 2010)</span><a style="" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[12]</span></span></span></a></p>
</div>
<div style=""><br clear="all" />
<hr align="left" size="1" width="33%" />
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span lang="FR"><span style="">[1]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";" lang="FR"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Elinor OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur
(juin 2010)</span></span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoNormal" style="margin-bottom: 0.0001pt; text-align: justify;"><a style="" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span lang="FR"><span style="">[2]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";" lang="FR"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Cf </span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Action collective et développement : Eric
SABOURIN, Martine ANTONA (2003) : http://www.la-garde-guerin.fr/</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[3]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Face
à l'économie comme théorie des prix, la Nouvelle Economie Institutionnelle
(suivant en cela l'ancien institutionnalisme) se définit comme une analyse des « règles
du jeu » de l'économie (wikipédia).</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[4]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Sur
la préconception de la rationalité des agents économiques.</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[5]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Exhaustive
des acteurs, des ressources, des organisations rencontrées, des règles et des
architectures.</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn6" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[6]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Les
analystes systémiques utilisent les modèles mathématiques afin de valider les réactions
constatés des systèmes observés (voir si çà passe) lorsque « varient les
variables » ; non comme des métaphores comme l’avait pointé OSTROM au
chapitre 1.</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn7" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[7]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Si
j’émets l’hypothèse que la stratégie d’un système social est la résultante des
stratégies individuelles des éléments qui le composent, cette hypothèse permet
de limiter l’analyse systémiques aux degrés de liberté dont disposent ces éléments ;
« l’équation » fractale fournit une simplification notoire du système
étudié (Ostrom parle de « processus plus facilement observables »).</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn8" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[8]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style=""> </span>Les
travaux d’ethnologie du droit permettent de faire apparaître un rôle d’attracteur
logique aux règles du droit, suivant la manière dont les acteurs du système étudié
s’en saisissent. </span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" name="_edn9" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[9]</span></span></span></a><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>Résoudre
un problème, lever ou surmonter une difficulté, expliquer une notion difficile,
comprendre ou analyser une situation complexe…</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" name="_edn10" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria;" lang="FR"><span style="">[10]</span></span></span></a><span lang="FR"> <span style=""> </span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR">Il est possible de
considérer les subventions publiques comme une possibilité d’actualisation à un
taux très élevé, voire infini. Cf cas des énergie éoliennes et photovoltaïque,
de la PAC sur les biens sectionaux.</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" name="_edn11" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"><span style="">[11]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);" lang="FR"> <span style=""> </span>S’il
est nécessaire de référencer</span><span lang="FR">.</span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" name="_edn12" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="font-family: Cambria;" lang="FR"><span style="">[12]</span></span></span></a></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/2011/01/14/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-2#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/16GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS ELINOR OSTROM CHAPITRE 1urn:md5:422b638569acc1db021d015bde76100e2010-09-11T20:57:00+01:002010-09-11T20:57:00+01:00Bernard GarriguesGOUVERNANCE DES BIENS COMMUNSAlternative-empiriqueDilemme des biens communsDilemme du prisonnierImpartagabilitéLogique-de-l action collectiveSoustrayablesTragédie-des-biens-communsUtilisation-métaphorique-des-modèleNOTES DE LECTURE (Chap. 1) Ces notes relèvent de la lecture de la traduction française en 2010 de la Gouvernance des biens communs d’Élinor OSTROM , prix Nobel d’économie 2009. L’œuvre originale date de 1990, cette analyse ne tient pas compte de l’évolution de sa pensée depuis 20 ans. Clairement, ma vision des travaux d’OSTROM est influencé par mes propres recherches de géographe du développement local sur les biens communs de communauté villageoise en France, d’une part, et, d’autre part, comme ayant-droit et praticien de la gestion de biens communs non négligeables dans un département, la Lozère, où aucune exploitation rurale individuelle n’était économiquement viable sans une optimisation efficace des ressources apportés par les bien communs ; situation qui a perduré au moins jusqu’en 1962, date à laquelle l’État français s’est mis en tête qu’aucune croissance économique n’était possible sans une destruction préalable, par voies légales et réglementaires, des solidarités rurales dont les biens communs étaient la représentation la plus visible. L’issue de la guerre d’Algérie n’a conduit à aucune conscience politique sur le point de la spoliation, par l’État français, des tribus berbères de leurs biens communs ; quant au conflit de Nouvelle Calédonie, s’il a permis à Michel Rocard d’offrir une réponse institutionnelle adaptée à la gestion des biens claniques kanaks, ce n’alla pas jusqu'à la prise de conscience nationale que la dérive de la classe politique sur les biens communs apporterait, mutatis mutandis, son lot de tempêtes destructrices du contrat social local en France. La partie la plus visible des recherches d’OSTROM (son prix le met en évidence) s’inscrit dans un corpus immense de recherches, menées aux EU sur le sujet, recherches qui ne diffusèrent pas en Europe alors que nous étions des dizaines de praticiens et de chercheurs à ramer sur des questions auxquelles des réponses, plus ou moins complètes, existaient ailleurs. <p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);"> </span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">ÉLINOR OSTROM</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: center;" align="center"><span style="font-size: 20pt; font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">GOUVERNANCE DES BIENS COMMUNS</span></p>
<p class="MsoNormal"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);"> </span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">1/<span style=""> </span>RÉFLEXION SUR LES
BIENS COMMUNS</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><em style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">« Nous
pouvons observer, dans le monde, que ni l’État ni le marché ne réussissent à
permettre aux individus une utilisation productive à long terme des systèmes de
ressources naturelles. Il est possible que nous ne disposions pas encore des
outils ou modèles intellectuels nécessaires à la compréhension de l’éventail
des problèmes associés à la gouvernance et à la gestion des systèmes de
ressources naturelles, et des raisons pour lesquelles certaines collectivités
semblent fonctionner dans certaines configurations et pas d’autres.» </span></em></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Ceux qui participèrent à la mise en valeur de biens communs en
France (biens des communautés villageoises : sectionaux) ont toujours été
surpris des positions idéologiques radicales charriées par le système
politico-administratif national sur leurs propriétés. Les lois d’orientation
agricole de 1960 et 62 modifièrent du tout au tout le contrat social
local ; mais ce fut la loi du 9 janvier 1985 qui traduisit le mieux la
doxa diffusée par la théorie ultra-libérale sur la « tragédie des biens
communs ». Plutôt par sa partie de garantie donnée aux propriétaires qui ne
fut jamais appliquée par les représentants de l’État (de manière, semble-t-il,
concertée) que par son équilibre assez absurde par rapport au droit de propriété.
Les utilisateurs qui réfléchissaient au système d’exploitation local des biens
communs savaient, d’une part, qu’il était optimisé économiquement pour les
exploitations individuelles (aucune des exploitations n’était en équilibre sans
les biens sectionaux) ; et, d’autre part, savaient aussi que leurs biens
communs représentaient un stock de ressources en augmentation sur le long
terme : le cas des boisements étant le plus évident. En plus, ils voyaient
que les conseils municipaux piquaient, sans vergogne, les revenus en argent de
leurs propriétés.<span style=""> </span></span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Trois modèles influents </span></strong><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">:</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">La tragédie des bien communs</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">L’article de Garret HARDIN The Tragedy of the commons (1968)
paraît comme une absurdité logique aux yeux des utilisateurs biens sectionaux
en France : il n’existe aucun village où les possibilités d’utilisation
des biens communs dépassent le nombre d’animaux que l’utilisateur a la capacité
d’hiverner. De plus, le contrat social local repose, depuis des siècles, sur
les prestations d’entre-aide entre les familles ayants-droit. Le modèle
d’Hardin frôle l’absurde ; du coup, le dialogue entre les ayants-droit des
biens communs et la représentation nationale tourne à la relation avec un
autiste aux pouvoirs exorbitants.</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Le jeu du dilemme du prisonnier</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">La théorie du dilemme du prisonnier est aussi largement incompréhensible
a des gens qui discutaient pratiquement tous les jours sur les menues questions
qu’entrainaient la conduite de leur troupeau sur les pâturages. De plus, le
travail de Robert AXELROD<span style=""> </span>The
Evolution of Cooperation<span style=""> </span>(1984) démontrait
que, en processus de coopération, la meilleure efficience globale reposait, à
la fois, sur la transparence et la simplicité de la règle respectée par les
utilisateurs ; non pas sur la défection comme le prévoit le dilemme du
prisonnier.</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">La logique de l’action collective</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Ce modèle repose sur le constat que lorsque le produit d’une
ressource commune est disponible sans aucune contribution évidente pour chacun
des ayants-droit, un individu à peu près rationnel tentera de prélever le
produit sans participer à son élaboration ou sa maintenance. Ce modèle fait
apparaître la notion de « ressources plus ou moins soustrayables »<a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_edn2" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[ii]</span></span></span></a>.</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">L’utilisation métaphorique
des modèles</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">OSTROM emploie le terme de métaphore en privilégiant le sens « d’analogie
implicite » que contient la figure de rhétorique. Les modèles, qu’ils
soient mathématiques ou logique, s’occupent en général d’établir comment évolue
un système lorsque l’observateur examine l’évolution d’une variable de son
minimum à son maximum. Leur utilisation métaphorique consiste à affirmer que
lorsqu’un système social comporte quelques similitudes avec un modèle défini,
ce système peut être analysé comment « obéissant » à ce modèle. La thèse
de Robert AXELROD, qui repose sur le dilemme du prisonnier, montre de manière éclatante
que, même en acceptant les préconceptions du jeu, il est possible d’établir une
règle qui optimise la valorisation de l’énergie mis en œuvre par les acteurs du
système. </span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Prescriptions politiques
actuelles</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Les prescriptions politiques actuelles reposent, en même temps,
sur les trois modèles définis et sur leur utilisation métaphorique, dans
l’acception d’OSTROM ; avec des préconisations diverses suivant les préconceptions
des chercheurs. </span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Le Léviathan comme « seul » moyen.</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">La pensée d’HOBBES a connu maints avatars depuis quatre cents
ans ; le moins que l’on puisse dire est qu’elle a engendré, en pratique,
plus de drames que d’exemples rayonnants, à tous les niveaux d’échelle. Au delà
de cette opinion radicale, OSTROM fait observer que 1/ un pouvoir extérieur
tout puissant souffre d’informations incomplètes ; 2/ le coût d’un contrôle
étatique n’est jamais examiné dans les protocoles imposés ; 3/ les résultats
en terme d’efficacité des systèmes contrôlés ni prévus ni rendus.<span style=""> </span></span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">La privatisation comme « seul » moyen</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Le postulat de l’incomparable efficacité de la gestion privée
sur la gestion commune débouche sur la prescription simple de privatiser les
biens communs afin d’améliorer l’efficacité globale de leur gestion. Il s’agit,
en pratique, de transférer les droits réels de propriété de la communauté aux utilisateurs
en les partageant « équitablement » entre eux. Mais 1/ souvent
l’impartagibilité des ressources caractérise les biens communs (eau, gibier,
poisson)<a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_edn3" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[iii]</span></span></span></a> ;
2/ en fait, il n’existe aucun travaux qui montreraient que, sur un système donné
aux limites nettes, la somme des gestions privées optimiserait mieux la
ressource que la gestion commune ; 3/ en restant dans le modèle « dilemme
des biens communs », nous constatons que le partage revient à transférer
le jeu d’un contre tous les autres copropriétaires à un jeu d’un propriétaire
privé contre la nature : par exemple, si le surpâturage est économiquement
contreproductif, il l’est autant en gestion privée qu’en gestion commune ;
mais, facteurs aggravant, sans mutualisation des risques, ni autocontrôle. 4/
Les gains systémiques et patrimoniaux des biens communs paraissent ignorés par
OSTROM à ce stade de ses recherches<a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_edn4" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[iv]</span></span></span></a>. </span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Le « seul » moyen</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Les préconisations de contrôle étatique ou de privatisation de
la ressource commune paraissent contradictoires dans la réponse à la question
de la bonne gestion des biens communs : si l’une est correcte, l’autre ne
le serait logiquement pas. Or, il ressort des pratiques politiques une tendance
d’apporter les deux réponses en même temps pour la gestion de la même ressource<a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_edn5" name="_ednref" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[v]</span></span></span></a>.
En conclusion, la logique du seul moyen n’est pas correcte devant la complexité
de l’ensemble de variables qui dimensionnent un système de biens communs.
« <em style="">Au lieu de croire que les
solutions institutionnelles optimales peuvent être facilement élaborées et
imposées à faibles coûts par des autorités externes, je soutiens que trouver
les bonnes institutions est un processus difficile, chronophage et propice aux
conflits</em>. »</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Une solution alternative</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">OSTROM donne l’exemple d’un jeu muni d’une règle simple, établie
et maintenue par les utilisateurs, aux résultats globaux, dans tous les cas de
figure, meilleurs que les dilemmes modèles et les seuls moyens qu’ils
mettraient en évidence. Elle précise : « <em style="">Mon but, avec ces jeux simples, est de générer une vision différente
des mécanismes auxquels peuvent recourir les individus afin de résoudre les
dilemmes de biens communs – une vision différente de celle qu’on trouve dans
une bonne partie des études politiques</em>. »</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Une alternative empirique</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Puis le cas d’une alternative (aux modèles dominants) empirique
récente qui, à partir de règles très complexes, conçues et maintenues par les
utilisateurs, donne des résultats globaux possiblement qualifiés
d’optimaux : le cas des pêcheries d’Alanya en Turquie. « <em style="">La clé de mon argumentation est que certains
individus se sont libérés du piège inhérent au dilemme des biens communs,
pendant que d’autres, toujours pris dans un cercle vicieux, continuent à détruire
leurs propres ressources</em>. »</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Les recommandations politiques en tant que métaphores</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Les ethnologues du droit constatent que les lois, régulièrement
conçues, s’appliquent sur le terrain et à long terme « à la manière »
dont certains citoyens s’en saisissent (ou pas) ; ni littéralement ni
logiquement, même si le législateur a pris grand soin d’éliminer les possibilités
d’interprétation.<span style=""> </span>En matière de
recherches scientifiques sociales, l’aspect simple de conclusions se transforme
assez facilement en préconceptions politiques radicales ; telles « l’efficacité
économique incontestable de la propriété privée » ou « le potentiel
infini de l’État de contrôler efficacement sans coûts les intentions des
citoyens ». De telles préconceptions acquièrent un statut de métaphore
politique, dans l’acception d’OSTROM ; <em style="">elles
prônent des institutions théorisées et simplifiées à l’extrême – paradoxalement
des institutions presque « sans institutions »</em>.<span style=""> </span>En pratique, lorsqu’une conclusion
scientifique passe dans l’inconscient collectif et la théorie politique, elle
perd sa principale qualité scientifique : <strong style="">sa réfutabilité</strong>.</span></p>
<p class="MsoListParagraph" style="margin-left: 18pt; text-indent: -18pt;"><span style="font-family: Symbol; color: rgb(0, 0, 144);"><span style="">·<span style="font: 7pt "Times New Roman";">
</span></span></span><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Les politiques fondées sur des métaphores peuvent être
dangereuses</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">OSTROM donnent une série d’exemples où la nationalisation des
biens communs des communautés villageoises (les forêts) furent désastreuses.
(Elle n’aborde pas les catastrophes engendrées par la privatisation des biens
communs comme le chemin de fer britannique, les réseaux de distribution d’eau
et d’électricité en Californie, etc.. dont les conséquences n’étaient pas
encore intervenues. D’importants processus historiques de privatisation peuvent
être analysés cependant ; par exemple, le processus d’enclosures en
Angleterre ou les distributions aux colons de biens tribaux ou claniques dans
les zones de colonisation française : Nouvelle Calédonie ou Algérie berbère.)</span></p>
<p class="MsoNormal"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Un défi</span></strong></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><strong style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">« </span></strong><em style=""><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">Des théories de l’organisation humaine validées sur le plan
empirique constitue les ingrédients essentiels d’une science appliquée au
domaine politique et capable d’éclairer les décisions sur les conséquences
probable d’une multitude de moyens d’organiser l’activité humaine</span></em><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">« <em style="">La puissance d’une
théorie est exactement proportionnelle à la diversité des situations qu’elle
peut expliquer. Toutes les théories ont toutefois des limites. Les modèles
d’une théorie sont encore plus limités car, dans un modèle, de nombreux paramètres
doivent être fixés plutôt que laissés variables</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">« <em style="">La connaissance
scientifique relève autant de la compréhension de la diversité des situations
pour lesquelles une théorie ou ses modèles sont pertinents que de la compréhension
de ses limites</em>. »</span></p>
<p class="MsoNormal" style="text-align: justify;"><span style="font-family: "Times New Roman"; color: rgb(0, 0, 144);">« <em style="">Ce qui fait défaut …
est une théorie suffisamment précise de l’action collective par laquelle un
groupe d’appropriateurs peut s’organiser collectivement afin de conserver la
valeur résiduelle de leurs propres efforts</em>. » (bernard garrigues, ce
29 août 2010)</span></p>
<div style=""><br clear="all">
<hr align="left" size="1" width="33%">
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_ednref" name="_edn1" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style="">[i]</span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Elinor OSTROM Gouvernance des biens communs, De Boeck éditeur
(juin 2010)</span></span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_ednref" name="_edn2" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[ii]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">OSTROM ignore, à ce stade de l’analyse, la notion de
stock qui, à mon avis, influe beaucoup sur la gestion des biens communs :
cf la parabole des sept vaches grasses et des sept vaches maigres.</span></span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_ednref" name="_edn3" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[iii]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Cf l’exemple de la loi du 10 juin 1793 relative au
partage des biens des collectivités villageoises en France.</span></span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText" style="text-align: justify;"><a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_ednref" name="_edn4" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[iv]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Par exemple, dans la gestion de biens des communautés villageoise
en France : l’accumulation au centre (sur les propriétés privées) des
ressources recueillies sur l’ensemble du terroir (la logique de la distance au
tas de fumier) ou la création de sols.</span></span></p>
</div>
<div style="" id="edn">
<p class="MsoEndnoteText"><a style="" href="http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#_ednref" name="_edn5" title=""><span class="MsoEndnoteReference"><span style=""><span style="">[v]</span></span></span></a><span style="font-family: "Times New Roman";"> <span style=""> </span><span style="color: rgb(0, 0, 144);">Cf loi du 9 janvier 1985 pour la gestion des biens
communs des sociétés villageoises en France.</span></span></p>
</div>
</div>http://www.la-garde-guerin.fr/index.php?post/GOUVERNANCE-DES-BIENS-COMMUNS-ELINOR-OSTROM-CHAPITRE-1#comment-formhttp://www.la-garde-guerin.fr/index.php?feed/atom/comments/15